Aéroport Mohammed V: nouvelle grève en vue, les bagagistes jouent avec le feu

Les bagagistes de l’aéroport Mohammed V jouent-ils avec le feu? Alors qu’un accord social a été récemment signé et a permis de mettre fin à la grève qu’ils ont mené pendant plusieurs semaines, des centaines d’entre eux reviennent à la charge et menacent d’un nouveau débrayage.

L’information est rapportée par Assabah dans son édition du vendredi 20 septembre. Selon le quotidien, plusieurs employés parmi ceux assurant les services terrestres de l’aéroport, principalement la gestion des bagages, ont commencé à mobiliser leurs collègues en vue d’un nouveau mouvement de grève programmé pour les prochains jours.

La raison: ils accusent RAM Handling, filiale de la compagnie nationale, de ne pas respecter les dispositions de l’accord social signé en juillet dernier. Sauf que pour certains observateurs, ajoute Assabah, ces nouvelles menaces sont des provocations initiées par des personnes servant les intérêts d’autres opérateurs aéroportuaires. Ils en profitent pour réclamer une augmentation salariale de 200 dirhams par employé appliquée par rétrospection à partir de la date de signature de l’accord de juillet.

Les sources du journal ajoutent que ce dernier était une sorte d’accord d’engagement clair visant à améliorer la situation sociale des bagagistes et leur assurer une stabilité professionnelle. Il comportait pas moins de 18 volets sur lesquels s’était formellement engagé l’employeur, dénotant de sa volonté de mettre définitivement fin au dossier des grévistes. C’est d’ailleurs pourquoi beaucoup se disent surpris de l’annonce d’un nouveau débrayage. Des sources citées par le journal n’hésitent pas à évoquer un mouvement «non innocent», dont le but serait de masquer certains dysfonctionnements professionnels comme le détournement des rémunérations relatives aux heures de travail supplémentaires ou encore les absences.

Pour rappel, l’aéroport Mohammed V a été concerné récemment par la nomination d’un gouverneur, en la personne de Mohamed Zhar, et ce dans l’objectif de mettre de l’ordre dans la gestion de l’enceinte portuaire qui, en plus des désagréments issus de la grève des bagagistes en pleine saison estivale, souffrait d’une congestion. Depuis, des annonces, notamment sur le volet lié à la gestion du passage aux frontières, ont été faites pour fluidifier le trafic. Si un nouveau débrayage est mené, cela mettra un sérieux coup de frein aux initiatives entreprises.