16 mai: Condamnation unanime des ONG

Des dizaines de milliers de Marocains, se sont dressés dans un élan spontané, pour crier haut "Touche pas à mon pays" et dénoncer le discours obscurantiste et intégriste, ainsi que l'éloge du crime par des "émirs" et les "chioukhs" de la haine.

Des dizaines de milliers de Marocains, se sont dressés dans un élan spontané, pour crier haut Touche pas à mon pays et dénoncer le discours obscurantiste et intégriste, ainsi que l'éloge du crime par des "émirs" et les "chioukhs" de la haine. . DR

Les ONG marocaines ont réitéré, ce vendredi, à l'occasion du 11e anniversaire des attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca, leur ferme condamnation de toutes les formes de violences, en général et du terrorisme en particulier.

Le 16/05/2014 à 12h56

Pour Amina Bouayach, militante connue pour son engagement pour les droits de l'homme et vice-présidente de l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH) à l'époque des attentats, rappelle que son "organisation s'était rapidement et spontanément mobilisée pour dire non au terrorisme, un acte qui avait déstabilisé tout le Maroc". "Nous sommes descendus dans la rue au lendemain des attentats qui ont fait 43 morts pour condamner cette boucherie. C'était un grave problème. Tout le monde était descendu dans la rue pour s'opposer unanimement à ce phénomène qui est étranger à la société marocaine". Dans la foulée, la société civile marocaine, ajoute Bouayach, s'est mobilisée en créant l'Association contre le racisme et la haine".

De son côté, l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) s'est déclarée, ce vendredi, contre "toutes les formes de violences. Elles sont condamnables qu'elles soient des violences émanant d'individus isolés, de groupes ou autres". "Le discours extrémiste qu'il soit religieux ou politique est lui aussi condamnable par les défenseurs des droits de l'homme", a déclaré à Le360 Abdelillah Benabdessalam, vice-président de l'AMDH. Ce dernier a appelé à oeuvrer dans le sens d'une approche qui "privilégie le développement économique et social dans le respect des droits de l'Homme". "Après les violents attentats d'Argana, l'approche sécuritaire a changé", a observé Benabdessalam selon qui la police n'a pas procédé à des vagues d'arrestations dans les milieux islamistes comme ce fût le "cas après les attentats de Casablanca".

L'OMDH par la voix de son président Mohamed Nachnach a estimé pour sa part que les attentats de Casablanca avaient "bouleversé la marche démocratique qui se construisait avec l'avènement du roi Mohammed VI. Ces attentats, les premiers qu'avait connus le Maroc, ont visé sa stabilité et le choix pour la démocratie et la liberté". "Ces attentats ont même surpris les autorités qui avaient procédé à une vague d'arrestations et adopté la loi antiterroriste controversée", a affirmé Nachnach. Ce dernier a demandé la révision de cette loi antiterroriste qui selon lui "ne reflète pas la situation des droits de l'Homme". Le président de l'OMDH a enfin rendu "hommage à la police qui a déjoué bien des palns et évité au Maroc de nouveaux actes terroristes".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 16/05/2014 à 12h56