Visite du chef du Polisario au Mexique, première réaction des ONG mexicaines

Le chef du Polisaio a été reçu en grande pompe au Sénat mexicain.

Le chef du Polisaio a été reçu en grande pompe au Sénat mexicain. . DR

Réagissant à l'invitation du chef du polisario pour l'investiture du nouveau président élu du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, et l'accueil qui lui a été réservé au Sénat mexicain, un collectif d'ONG mexicaines a dénoncé via une pétition une "grave atteinte à la démocratie mexicaine". Détails.

Le 02/12/2018 à 10h33

Première réaction à l'invitation du chef du polisario à Mexico pour l'investiture du nouveau président élu du Mexique, Andrés Manuel López Obrador. Dans un communiqué conjoint, dont copie est parvenue à le360, un collectif d'ONG mexicaines se dit très préoccupé par cet acte "attentattoire à la démocratie mexicaine".

Dans le même communiqué, diffusé également sur le site ambajadastv.com, le collectif associatif s'étonne qu'un tel accueil officiel soit réservé au chef d'"un Etat fictif non reconnu par les Nations unies ni par les grandes puissances mondiales telles que la Chine, la Russie, les Etats-Unis, la France avec l'ensemble de l'Union européenne, encore moins par les grands pays d'Amérique Laine". "Comment le chef d'une entité fictive ait pu être invité à prendre part à un acte aussi symbolique et démocratique qu'une 'investiture présidentielle dans un contexte profondément multipartite et propre au système démocratique et à l'Etat de droit?", s'exclame le collectif d'ONG mexicaines.

"Quel message voudrait-on transmettre au système international et, en particluier, à l'Afrique du Nord?", s'interroge encore le tissu associatif mexicain, perplexe à l'idée qu'un accueil "digne d'un président" soit réservé au chef d'une entité surréaliste, en l'occurence Brahim Ghali, accueilli en grande pompe au coeur du temple de la démocratie mexicaine, en l'occurence le Sénat!

"N'oublions pas que le rôle du Maroc est d'être un garant de la stabilité et de la sécurité, tandis que la "RASD" fictive est objectivement et clairement un groupe séparatiste avec des liens évidents avec le radicalisme, le terrorisme, la contrebande, la séquestration de personnes dirigées d'une poigne de fer et au bout d'un canon", s'insurge le collectif mexicain, relevant aussi que, dans leur pays d'accueil (l'Algérie: Ndlr), les femmes sont systématiquement violées".

"La visite de ce personnage est en contradiction flagrante avec les principes démocratiques prônés par le parti au pouvoir (Mouvement de régénération nationale, Morena, d'obédience castro-chaviste), c'est d'autant plus grave que cette visite est estampillée officielle au coeur d'un symbole de notre démocratie", assène le même collectif.

Et d'enfoncer ce clou: "Il y a quelques mois, le juge de l'Audience nationale espagnole, José de la Mata, avait convoqué le secrétaire général du front Polisario, Brahim Ghali, pour répondre d'accusations de crimes génocidaires, d'actes de torture, de détentions arbitraires et de disparitions".

Pour précision, les signataires de cette pétition sont entre autres Global Africa Foundation pour le Mexique, l'Assemblée de la société civile de Guerrero et Urbana de Oaxaca.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 02/12/2018 à 10h33