Vidéo. World Policy Conference (WPC)/OCP: multilatéralisme, Chine et incertitudes au menu

Le360

Le 12/10/2019 à 17h07

VidéoLa réunion annuelle de la World Policy Conference (WPC) s’est ouverte ce samedi à Marrakech, en présence du Premier ministre ivoirien. La guerre commerciale Etats-Unis-Chine, les conséquences sur les économies africaines, le terrorisme et les incertitudes au menu des débats.

La 12e édition de la World Policy Conference (WPC), placée sous le haut patronage du roi Mohamed VI, s’est ouverte ce samedi à Marrakech en présence du Premier ministre de la Côte d’Ivoire, Amadou Gon Coulibaly, et de nombreuses personnalités et experts marocains et étrangers.

Le président de la République du Rwanda, Paul Kagame, est arrivé samedi après-midi à Marrakech, pour participer aux travaux.

Durant trois jours, plusieurs sujets seront débattus dont les effets de la guerre commerciale Etats-Unis-Chine, les incertitudes sur l’économie mondiale, le terrorisme au Sahel, l’influence grandissante de la chine, etc.

D’emblée, dans son discours inaugural, Thierry de Montbrial, président et fondateur de la WPC, a souligné que si les perspectives économiques favorables dominaient lors de la 11e édition qui s’était tenue l’année dernière à Rabat, depuis, à cause des chocs politiques, c’est l’incertitude qui domine désormais.

Guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, tensions au Moyen-Orient entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, la montée du terrorisme au Sahel, la «Démocratie ethnique» avec particulièrement le cas indien où on parle ouvertement d’un «Etat Hindou» pour le pays le plus peuplé du monde, etc. Autant de facteurs d’incertitudes.

Reste qu’aujourd’hui, avec le président Donald Trump, les Etats-Unis utilisent de plus en plus méthodiquement les leviers non militaires de la puissance économique pour atteindre leurs objectifs politiques, a explique le président de de la WPC.

Reste qu’ils ne sont pas les seuls à utiliser la «géoéconomie» pour assurer leur domination du monde. La chine aussi étend son influence partout sur la planète, avec beaucoup de succès, en agissant au nom du développement et de la réduction de la pauvreté, surtout, ironie de l’histoire en étant favorable au multilatéralisme au contraire des Etats-Unis de Donald Trump.

Une guerre commerciale qui ne manquera pas d’impacter les pays africains qui subiront les effets du ralentissement de la croissance économique mondiale et donc de la baisse de la demande des matières premières avec comme effet immédiat, le risque de baisse des cours des minerais et hydrocarbures exportés par ces pays et donc des recettes des pays africains.

Une situation qui risque de peser davantage sur les économies du continent et aggraver les crises économiques et par ricochet accroitre la pauvreté dans de nombreux pays africains.

Or, c'est cette pauvreté qui alimente les tensions sociales et constitue un environnement favorable à l’expansion du terrorisme qui est en train de se propager dans toute la sous-région ouest-africaine. Selon Coulibaly, «avec 11.500 personnes tuées, plus de 2.200 attaques enregistrées, des millions de personnes déplacées, au cours de ces cinq dernières années, le terrorisme en Afrique de l’ouest se propage. Il est sur le point d’impacter considérablement les perspectives économiques des pays de la zone». C’est pour éviter une telle situation que les pays de la CEDEAO ont décidé de mobiliser 1 milliard de dollars dont 500 millions par les pays de l’UEMOA pour financer la lutte contre le terrorisme.

A ce titre, le Premier ministre ivoirien, amadou Gon Coulibaly, n’a pas manqué de souligner la faiblesse de réaction des pays occidentaux, jugeant que seule la France s’est réellement impliquée dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Une situation qui risque d’affecter négativement les défis majeurs auxquels l’Afrique doit faire face: la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. Deux défis, s’ils ne sont pas relevés, souligne le Premier ministre ivoirien, peuvent conduire à une augmentation notable du flux migratoire de l’Afrique vers l’Europe.

D’où, «la nécessité de faire croître les échanges intra-africains en accélérant la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf)», a t-il souligné, regrettant que les échanges intra-africains ne pèsent que 16% des échanges globaux du continent.

Enfin, rappelons que la World Policy Conference (WPC), fondé en 2008, a pour mission de contribuer à promouvoir un monde plus ouvert, plus prospère et plus juste. Elle rassemble annuellement des personnalités de haut niveau, originaires des cinq continent –dirigeants politiques et économiques, chercheurs et journalistes- ayant en commun la recherche d’un avenir meilleur pour le monde.

Par Moussa Diop et Abderrahim Et-Tahiry
Le 12/10/2019 à 17h07