Vidéo. Ouyahia explique sa poignée de main avec le roi aux médias algériens

Ahmed Ouyahia, Premier ministre algérien, devant les médias.

Ahmed Ouyahia, Premier ministre algérien, devant les médias. . DR. (Capture d'écran)

Le 03/12/2017 à 12h38

VidéoInterpellé par les médias algériens sur sa poignée de main avec le roi à Abidjan lors du sommet UA-UE, le premier ministre algérien a rappelé que l’explication de ce geste avait déjà été donnée via le360, tout en ajoutant qu'à l'exception de la drogue, il n'y a pas de différend entre Alger et Rabat.

La poignée de main entre le Premier ministre algérien et le roi du Maroc continue de susciter l'intérêt des médias. Ahmed Ouyahia a été à ce sujet interrogé par la presse algérienne. Et si la première partie de sa réponse va dans le même sens de ce qu'il avait déclaré à le360 (qu'il cite nommément), la suite est très surprenante. 

Ahmed Ouyahia a ainsi souligné qu’en passant devant le roi au moment de poser pour la photo officielle des chefs des délégations participantes au sommet, il lui fallait saluer le souverain et lui transmettre les salutations du président algérien. Pour le Premier ministre, il s’agissait là d’un acte de politesse, et que c’était le minimum entre deux pays voisins qui «n’ont pas de conflits bilatéraux».

Ahmed Ouyahia aurait pu en rester là, mais il a profité de l’occasion pour remettre une couche sur l’histoire du haschisch. Ce qui résonne comme un soutien aux propos lamentables de son ministre des Affaires étrangères, l’inénarrable Abdelkader Messahel, qui vient d’apprendre qu’il serait traîné devant la justice française par la compagnie nationale RAM pour diffamation à son encontre. Voici la traduction de qu’a dit Ouyahia aux médias algériens: «Entre le Maroc et l’Algérie, il n’existe pas de problèmes bilatéraux sérieux. Nous avons des problèmes de drogue, et c’est une réalité, mais il n’y a pas de conflit entre nous (Algérie) et eux (Maroc). Le dossier du Sahara occidental n’est pas un problème entre le Maroc et l’Algérie. C’est un problème entre le Maroc et le Front Polisario».

Ahmed Ouyahia fredonne donc cette vieille rengaine selon laquelle Alger n’est pas partie prenante au conflit du Sahara. Le Premier ministre algérien devrait lire les innombrables dépêches de l’agence de presse officielle algérienne, diffusées depuis Abidjan, et qui traitent quasi exclusivement de ce qui est donné à lire comme une retentissante «victoire» du Polisario qui a réussi à siéger dans un sommet à côté du Maroc. L’agence officielle algérienne parle davantage du conflit du Sahara que de n’importe quel autre sujet. Elle le ferait pourquoi, selon vous, M. le Premier ministre? D’ailleurs, personne n’est dupe du rôle essentiel de l’Algérie dans le conflit du Sahara. Ce rôle a été souligné dans le dernier rapport du SG de l’ONU, Antonio Guterres, sur le Sahara. Il a également été mis en avant par le Conseil de sécurité dans la résolution n° 2351.

Quant aux drogues, il y a effectivement un problème, mais qui ne va pas dans un seul sens. Le Maroc est noyé par des psychotropes venus d’Algérie. Le fameux karkoubi dont les effets sont cent fois plus dévastateurs que le hachich traverse les frontières algériennes en des quantités innombrables pour se retrouver à Casablanca et d’autres villes marocaines. Les journaux marocains sont remplis de faits divers liés à la consommation des psychotropes algériens.

Par Younès Tantaoui
Le 03/12/2017 à 12h38