Vidéo. Nasser Bourita: "le Maroc n’a à consulter personne pour défendre son droit de tracer ses frontières maritimes"

Le360

Au cours de l'émission Grand Format diffusée ce dimanche sur Le360, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est longuement attardé sur les relations entre le Maroc et l’Espagne, bâties sur «des liens stratégiques, stables et en évolution».

Le 01/03/2020 à 12h24

S’il est un chapitre stable et heureux qui lie le royaume à ses voisins immédiats, c’est bien celui des relations entre le Maroc et l’Espagne. «Les liens entre les deux royaumes sont stratégiques, stables et en évolution», nous confirme le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, invité ce dimanche de l’émission Grand Format sur Le360.

«Ces liens portent sur des domaines vastes et variés, comme le commerce, la lutte contre le crime organisé et le terrorisme…En plus des liens humains qui nous unissent. Sur bien des aspects, ces relations entre deux pays voisins sont exemplaires», explique le chef de la diplomatie marocaine.

Une coopération positive et un respect mutuel sont les fondements de ces liens, ajoute Nasser Bourita, et ceux-ci supposent que chaque partie tienne compte de la souveraineté, des intérêts, de l’environnement et de la ligne de conduite suivie par l'autre partie en ce qui concerne sa politique étrangère. 

Le360: qu'en est-il de la décision du Maroc de tracer ses frontières maritimes, qui fait grincer des dents en Espagne?Nasser Bourita: Le Maroc est en plein droit, et c’est là un choix souverain et non-négociable, de tracer son espace maritime, en toute liberté et sans recourir à aucune forme d’autorisation ou de consultation. Par contre, et ce sont les lois et les conventions internationales en la matière qui le disent, ces démarches peuvent buter sur des enchevêtrement entre des plateaux maritimes communs à deux pays. De par le monde, cela se règle au travers de négociations, auxquelles le Maroc comme l’Espagne sont totalement ouverts.

Aujourd’hui, nous travaillons à la mise en place d’un cadre pour ce dialogue. L’idée est de sortir du simple concept pour mettre en voie des mécanismes. Trois priorités président à ce cadre: les moyens, les personnes qui vont en faire partie et l’agenda des travaux.

Les relations entre le Maroc et l’Espagne sont également perturbées par certains membres de Podemos, parti de la gauche radicale, ouvertement hostile à la marocanité du Sahara, et dont l'un des représentants au gouvernement a récemment reçu une délégation de séparatistes du Polisario. Faut-il s’en inquiéter?Sur cette question, l'Espagne affirme qu'il existe dans ce pays une position d’Etat qui transcende les partis politiques et les coalitions qui peuvent exister ici et là. Le Maroc, lui, traite avec un Etat, un gouvernement et des institutions. Ses positions comme ses lignes rouges sont claires et précises.

Nous avons à ce titre apprécié la réactivité du gouvernement espagnol qui considère, comme l'a confirmé la ministre espagnole des Affaires étrangères à Rabat, que ses positions à l’égard du Maroc et de ses intérêts sont les positions d’un Etat, et qu’elles n'obéissent pas à une conjoncture politique.

Par Tarik Qattab
Le 01/03/2020 à 12h24