Vidéo. Nasser Bourita: l’Algérie entrave la nomination d’un envoyé spécial de l’ONU au Sahara

Le360

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, fait porter à l’Algérie, ce lundi 5 avril, la responsabilité du blocage lié au retard pris dans la nomination d’un envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara. Explications.

Le 05/04/2021 à 20h45

«Qui entrave la nomination d'un envoyé spécial de l’ONU?», s'est demandé le chef de la diplomatie marocaine ce lundi à Dakhla, où il a co-présidé avec la ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Aissata Tall Sall, l'inauguration du consulat général sénégalais.

Cette réaction intervenait suite à des propos irresponsables tenus par le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, qui s’est impatienté samedi dernier devant la presse, à Alger, du temps mis par le chef de l’ONU à nommer un émissaire au Sahara. «Nous demandons depuis presque deux ans la désignation d'un nouvel émissaire pour le "Sahara Occidental"», s'est exclamé Sabri Boukadoum.

Et Nasser Bourita de faire cette mise au point, ce lundi, depuis Dakhla : «le Maroc a dit oui dès le début pour la nomination d'un envoyé spécial».«Qui est alors contre? Qui a refusé le premier [le candidat proposé par Antonio Guterres au poste d’envoyé spécial au Sahara, Ndlr] et qui n’a toujours pas défini sa position sur la dernière proposition?», s’est ensuite interrogé Bourita, face à de nombreux journalistes.

En effet, l’Algérie, véritable partie prenante au conflit du Sahara, qui se cache derrière sa marionnette qu'il manipule à l'envi, n’encourage pas les candidats à accepter le poste d’émissaire onusien au Sahara. Par la voix de la presse proche des militaires, Alger a en effet déjà opposé une fin de non-recevoir à la candidature du Roumain Petre Roman, et a éventé, toujours via cette presse aux ordres des généraux, une éventuelle candidature du Portugais Luis Amado. Un dévoilement prématuré qui n’augure rien de bon pour la suite qui sera donnée à cette candidature, à moins que la communauté internationale ne décide de faire pression sur les gérontocrates qui gouvernent l’Algérie.

La partie qui est contre la nomination d’un émissaire onusien agit aussi contre le processus politique, a précisé Bourita: «qui dit que le secrétaire général de l’ONU doit nommer un envoyé spécial au Sahara et en même temps, met tout en œuvre pour entraver cette nomination?», s'est-il ainsi indigné à Dakhla. 

«Le Maroc a donné son accord pour le candidat du secrétaire général de l’ONU», a précisé le chef de la diplomatie marocaine. Et l’Algérie, qui s’oppose à cette candidature, doit le dire ouvertement et mettre un terme à sa contradiction entre ses paroles et ses actes.

Après cette série de réponses cinglantes, tous les regards sont à présent tournés vers Boukadoum et ses maîtres galonnés, qui lui dictent la conduite à suivre.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 05/04/2021 à 20h45