Vidéo. Coronavirus. El Othmani: «une cellule de veille stratégique pour mesurer l’impact économique»

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Invité de l’émission Grand-Format Le360, le chef du gouvernement a détaillé les mesures entreprises par le Maroc pour limiter l’impact du nouveau coronavirus, tant sur la santé publique que sur l’économie.

Le 11/03/2020 à 12h25

S’il est un problème majeur auquel le Maroc est actuellement confronté, c’est bien le risque de propagation du nouveau coronavirus Covid-19. L’impact est double: c’est une question de santé publique, et cette pandémie, qui sévit à l’échelle mondiale, a aussi des conséquences sur l’économie nationale. Invité de l’émission Grand-Format Le360, le chef du gouvernement n’a pas échappé à ces questions et s’est voulu aussi sincère qu’optimiste. Un peu trop, même. Voici ses conclusions, en quelques questions-réponses.

Existe-il un moyen de mesurer la portée de la propagation du coronavirus sur l’économie marocaine, les indicateurs actuels étant de plus en plus bas?Il est difficile de prédire comment les évènements vont évoluer et quel sera leur impact sur le court, moyen et long terme. A aujourd’hui, j’avoue que nous n’avons aucune idée sur le taux de croissance à prévoir cette année. C’est d’ailleurs le cas dans tous les pays du monde.

Envisagez-vous des mesures d’anticipation? Disposez-vous d’un plan d’urgence?Nous suivons de près, et de manière continue, l’évolution de ce dossier. Lors du dernier conseil de gouvernement, une étude approfondie des conséquences éventuelles du coronavirus a été établie. 

Cette question a également fait l’objet d’une réunion entre le gouvernement et la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). Nous ne sommes pas sans savoir que l’économie mondiale tourne actuellement au ralenti. De nombreuses usines, en Chine et ailleurs, sont à l’arrêt. Le commerce mondial est paralysé. Le trafic aérien est des plus limités et le tourisme se porte mal. 

Tout cela nous concerne en tant que pays.

Avec la CGEM, nous nous sommes mis d’accord sur la création d’une cellule de veille stratégique comprenant des membres du gouvernement et du patronat. Cette cellule, désormais opérationnelle, a la charge de suivre de manière précise l’impact du coronavirus sur les secteurs économiques, et de proposer des mesures à entreprendre. 

Avant cela, le gouvernement, à travers de nombreux secteurs, a entamé un travail d’analyse quant aux effets possibles du coronavirus. Un focus particulier a été mis sur le commerce, l’industrie, le tourisme. 

Nous centralisons également les informations, réactions, demandes et réclamations émanant des opérateurs économiques. 

Quid de la santé publique, avec l’apparition à aujourd’hui de 5 cas confirmés de coronavirus?L’expérience vient prouver que les mesures que nous avons entreprises ont montré leur efficacité. La situation épidémiologique est sous contrôle et elle est parfaitement normale. Les cas qui ont été détectés au Maroc sont ceux de personnes qui étaient arrivées de l’étranger et, pour l’heure, aucune contamination de la population qui compose la société marocaine n’est signalée. 

Toutes les personnes qui étaient en contact avec les cas détectés sont actuellement sous étroite observation. Les mesures de contrôle aux frontières sont déployées.

Dans tout cela, nous travaillons en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé, ainsi que des experts et des scientifiques en virologie et en épidémiologique, à 100% Marocains, sont mis à contribution. 

Ce qui est primordial aujourd’hui, c’est de maintenir les efforts de prévention et c’est de la responsabilité de tous. L’Etat joue son rôle en interdisant notamment des vols de (et vers) les pays les plus touchés, ainsi que les rassemblements de plus 100 personnes. Mais cela se joue également à l’échelle de chaque individu et des précautions d’hygiène auxquelles nous sommes tous tenus. 

Il faudrait aussi se méfier des fake-news qui non seulement sèment un climat de psychose dans la société, mais participent à bloquer l’activité économique et la dynamique sociale.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Tarik Qattab
Le 11/03/2020 à 12h25