Vidéo. Blocage de l’UMA: Messahel accuse le Maroc

Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères.

Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères. . DR

Le MAE algérien s’est fendu, en marge de son voyage à Minsk, en Biélorussie, d’une nouvelle charge contre le Maroc, accusé de bloquer le train de l’Union du Maghreb arabe. Décryptage.

Le 21/02/2018 à 13h31

Décidément, le flamboyant ministre algérien des Affaires étrangères n’en a que pour le Maroc. Dernière sortie fielleuse du très peu «diplomate» Abdelkader Messahel, c’était hier mardi à Minsk, en Biélorussie. Dans une interview à la chaîne de télévision russe, RT, il s’est répandu en imprécations contre le Maroc, accusé cette fois de bloquer le train de l’Union du Maghreb arabe. «J’étais ministre délégué en charge des Affaires maghrébines», a-t-il d’abord mis en avant, histoire de montrer qu’il maîtrise bien ce dossier. «L’Algérie a conçu et réalisé ses infrastructures de base, dans l’optique de l’intégration régionale», a-t-il encore mis en exergue, rejetant ainsi toute responsabilité de son pays dans le blocage de la structure maghrébine. Pas besoin d’être devin pour lire dans les petites pensées du MAE algérien pour deviner qui en est responsable.

Le Maroc, évidemment. Peu importe si Alger fait la sourde oreille aux appels de Rabat pour rouvrir la frontière terrestre, fermée depuis 1994. Peu importe si Alger continue de faire obstruction à toute solution au conflit créé par ses propres soins autour du Sahara marocain…

Voilà, le mot est lâché: l’éternel serpent de mer qui continue d’empoisonner les relations entre les deux pays voisins. Sauf que cette vérité n’est pas ainsi perçue sous le verre déformant du MAE algérien. En résumé, l’Algérie ne verrait pas dans le conflit au Sahara occidental un obstacle pour construire l’UMA. «Pour nous, au contraire, ce n’est pas le cas», a-t-il présumé, en tentant de minorer l’ampleur de ce différend dont Alger fait toutefois le principal sujet de sa politique extérieure.

Pour rafraîchir la mémoire à l’excellentissime Messahel, il suffit de lui rappeler les trois fameuses conditions posées par Alger en 2013 à la réouverture de la frontière terrestre et, de ce fait, la remise en selle du bloc UMA qui commémore le 29e anniversaire de sa création: «l’arrêt immédiat de la campagne de dénigrement médiatique, et la position hostile grandissante envers l’Algérie; la coopération complète, pragmatique et efficiente en vue d’arrêter les attaques contre l’Algérie au sujet du trafic de drogue, et l’obligation pour le Maroc de reconnaître définitivement que l’Algérie a une position constante et irréversible envers l’affaire du Sahara occidental».

Lisez bien: position hostile envers l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc.

En gros, un véritable défi à l’entendement: comment Alger peut-elle œuvrer pour l’UMA en maintenant la fermeture de sa frontière terrestre avec le Maroc tout en continuant à abriter sur son sol le Front séparatiste du Polisario, lui fournir des armes et le soutenir à fonds perdu diplomatiquement et politiquement?

Voilà une question à laquelle monsieur Messahel ne peut pas répondre, tellement il est dépassé. En clair, le pouvoir de décision est entre les mains de l'appareil militaire algérien. Le reste n’est que de la littérature.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 21/02/2018 à 13h31