Vaccination: le Maroc gagne «au casino», l’Algérie au tapis!

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Les autorités sanitaires algériennes, qui dénigraient l’approche proactive du Royaume pour se positionner dans la course mondiale à l’acquisition du vaccin contre le coronavirus, doivent désormais se morfondre de leur immobilisme. Piqûre de rappel.

Le 24/01/2021 à 15h22

Le suspens aura duré quelques semaines, mais finalement le Maroc y est arrivé. Le Royaume a reçu son premier lot du Covishield, le vaccin développé par AstraZeneca et l'université d'Oxford. Une deuxième cargaison du vaccin chinois, développé par Sinopharm, devrait également arriver le mercredi 27 janvier. Et la tant attendue campagne de vaccination devrait démarrer dans la foulée.

Pour cette opération d’une ampleur inédite, toute la logistique est fin prête. Dès le 9 novembre, le Roi Mohammed VI a donné ses instructions pour lancer les préparatifs pour cette campagne qui profitera gratuitement à tous les Marocains désireux de se faire vacciner.

Comme dans toutes les phases qui ont jalonné cette crise sanitaire jamais vécue, le souverain a démontré que la préservation de la vie des Marocains est une priorité nationale. Dès le mois d’août, il a pris personnellement attache avec les hautes autorités chinoises pour impliquer le Royaume dans les tests cliniques du vaccin Sinopharm, auxquels 600 volontaires marocains ont pris part. Il a également donné ses instructions afin que les autorités sanitaires passent des commandes fermes pour l’acquisition de vaccins, effectuées notamment chez AstraZeneca.

C’est cette clairvoyance et cette approche anticipative d’un chef d’Etat soucieux de la santé de ses citoyens qui vaut aujourd’hui au Maroc de s’en sortir à bon compte dans cette course mondiale à l’acquisition du vaccin. Les Marocains peuvent être fiers d’être prochainement parmi les premiers Africains à se faire vacciner. Car le Royaume a doublé de grandes puissances continentales comme l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Egypte (qui n’a reçu qu’une donation symbolique de la part des Emirats Arabes Unis), ou encore d’autres pays qui croient encore en leur influence, comme l’Algérie.

Dans ce pays voisin, les chibanis au pouvoir ont toujours envié le dynamisme et le pragmatisme du voisin de l’ouest. Incapable d’offrir le même mode de gouvernance à leurs citoyens, avec l’efficacité qui va avec, ils ne trouvent mieux que de chercher à la décrédibiliser à coups de fake news.

En novembre dernier, alors que le Royaume rodait le dispositif de cette campagne de vaccination qui démarre incessamment, les autorités sanitaires algériennes se contentaient de dénigrer l’approche marocaine. «Au Maroc, ils ont parié au casino», déclarait alors Kamel Senhadji, directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire algérienne. Il voulait alors faire gober que «l’Algérie a une démarche plus prudente qui est comparable à ce qui se fait dans le reste des pays du monde, en particulier chez les Européens. On attend tous les résultats des vaccins», soutenait-il.

En réalité, ce responsable comme tant d’autres hauts commis mal placés à Alger ne savait plus à quel saint se vouer. Intérieurement, il devait être dépité par l’immobilisme des vrais décideurs du ministère de la Défense et du palais El Mouradia, où soufflait un courant d’air dû à une nouvelle phase de vacance du pouvoir.

Souvenez-vous à l’époque, le président Abdelmadjid Tebboune entamait alors son deuxième mois d’hospitalisation en Allemagne, où il avait été transféré en urgence. Ce n’est qu’après son réveil d’anesthésie, fin décembre, que le président septuagénaire a commencé à s’agiter dans tous les sens pour lancer une stratégie de vaccination. C’était un peu trop tard: ces ministres ont eu beau quémander un lot de vaccins, les jeux étaient déjà fait. Même pour le Sputnik V, le grand frère de Moscou leur a signifié qu’il leur faudrait encore patienter. Et la liste d’attente est longue…

Ne disposant même pas encore de vaccins, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, un grand hâbleur, a affirmé à son homologue tunisien, Othmane Jerandi, que l’Algérie allait partager ses vaccins anti-Covid avec la Tunisie. Ce dernier, qui ne connaît sans doute pas encore l’inconséquence des responsables algériens, l’a pris au mot et a déclaré à la presse: «le ministre algérien des Affaires étrangères m’a assuré que son pays n’a pas encore reçu ledit vaccin. Toutefois, il m’a assuré que dès la réception des premiers lots, ces derniers seront partagés avec la Tunisie». Depuis c’est l’embarras et la cacophonie en Algérie. Le porte-parole du gouvernement a expliqué que seul le «surplus» en vaccins sera partagé avec «les frères tunisiens». Et il est fort à parier que la Tunisie recevra ses premiers lots de vaccins avant l’Algérie.

Cet épisode de vaccination est une nouvelle illustration du grand bluff algérien. Un pays où rien ne va vraiment plus: même la sardine s’est vu pousser des ailes sur les marchés où son prix dépasse désormais les 8 euros le kilogramme. Quant à la viande rouge, elle vient tout juste de faire l’objet d’une interdiction à l’importation, pour laisser le peu de devises qui restent à l’achat des armes et au financement du Polisario. Ce qui augure une pénurie de denrées alimentaire et une aggravation d’un climat social… déjà tendu, comme un général algérien qui joue à la roulette russe.

Par Fahd Iraqi
Le 24/01/2021 à 15h22