USFP: des dirigeants essaient de pousser Lachgar vers la sortie avant la tenue du congrès

Driss Lachgar.

Driss Lachgar. . DR

Revue de presseKiosque360. Même si le patron de l’USFP, Driss Lachgar, ne se représentera pas pour un troisième mandat, il demeure dans la ligne de mire de ses opposants. Certains dirigeants, qui lui reprochent d’avoir atomisé le parti, essaient de le pousser vers la sortie avant même la tenue du congrès.

Le 28/06/2019 à 20h27

Certains membres du bureau politique de l’USFP ont décidé d’entrer dans une confrontation directe avec le Premier secrétaire du parti, Driss Lachgar, pour le pousser vers la sortie avant même la tenue du prochain congrès.

Selon certaines sources, chacun de ses opposants attend l’occasion propice pour lui donner le coup de grâce, soit en procédant à son exclusion des organes du parti, soit en l’acculant à la démission ou en le suspendant. Le patron de l’USFP se trouve dans la ligne de mire de certains dirigeants qu’il a, lui même, aidé à grimper dans l’organigramme du parti. Ces derniers essaient de mobiliser les militants contre Lachgar mais ce dernier ne reste pas les mains liées et leur prépare une riposte acerbe pour la réunion du conseil national qui se tient ce samedi à Rabat.

Les membres du mouvement «Initiative de la colère» ont, eux aussi, décidé de combattre leur leader en annonçant leur participation aux travaux du conseil national. Ils dénoncent l’état paralytique du parti, le gel de ses activités et le renoncement à ses prises de position dans plusieurs dossiers chauds. Le premier secrétaire de l’USFP s’est contenté de poursuivre en justice les militants qui n’ont pas suivi ses instructions dans les élections des présidents des conseils de la ville, tels ceux de Mohammedia et d’Imintanout. Une «rébellion» qui démontre que Lachgar ne contrôle pas vraiment les organes du parti et ses élus qui se sont élevés contre son orientation idéologique loin de toute politique de proximité pour servir les électeurs.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du samedi 29 juin, que la réponse des partisans de Lachgar a été tout aussi cinglante. Ces derniers ont critiqué ceux qui «profèrent des accusations dans lesquelles se sont spécialisés d’anciens dirigeants qui n’ont même pas pu créer un parti politique, ni réaliser une victoire électorale». Pourtant, ajoute-t-il, nombre de ces détracteurs se sont servis du parti comme un tremplin pour occuper des postes dans le gouvernement, les ambassades, les conseils nationaux ou de gouvernance. Une guéguerre qui arrive à un moment où les socialistes se sont éloignés des forces populaires quand les islamistes et les libéraux s’en sont approchés.

Les mêmes sources indiquent que Lachgar a décidé de ne pas se représenter pour un troisième mandat à la tête du parti. Il compte toutefois élever le niveau des débats en présentant des requêtes au parlement du parti pour amender l’article 47 de la Constitution. Le premier secrétaire de l’USFP aspire à ce que la présidence du gouvernement revienne au bloc de partis qui occupe la premier place en nombre de sièges. Une option qui implique le passage du mode de scrutin de liste à celui uninominal dans l’objectif bien précis d’affaiblir le PJD lors des prochaines échéances électorales.

Le dirigeant socialiste et ministre de la Fonction publique, Mohamed Benabdelkader, s’est invité dans ce débat à couteaux tirés en dénonçant les luttes intestines et en proposant de faire du congrès un forum d’idées pour développer l’idéologie socialiste du parti. Une intervention qui en a dérangé certains, qui ont vu dans cette «immixtion» une présentation de candidature indirecte du ministre à la présidence du parti. Un candidature qui ne pourrait aucunement concurrencer Habib El Malki, considéré comme archi-favori à ce poste vu sa longue expérience politique, gouvernementale et parlementaire.

Par Hassan Benadad
Le 28/06/2019 à 20h27