Universités: Les chiffres alarmants de Daoudi

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Revue de presseKiosque360. Lors du dernier conseil de gouvernement, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a tiré la sonnette d’alarme, quant aux maux des universités marocaines. Statistiques à l’appui…

Le 04/10/2014 à 06h26

Nos confrères d’Akhbar Al Yaoum ont visiblement eu accès à l’intégralité de l’exposé de Lahcen Daoudi lors du dernier conseil de gouvernement tenu jeudi dernier. Dans son édition de ce week-end prolongé d’Aïd Al Kébir, le quotidien révèle les chiffres présentés par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, devant ses collègues de l’Exécutif. Des statistiques qui donnent une idée assez précise des manques dont souffre la recherche scientifique, celle-ci étant le parent pauvre du secteur de l'enseignement supérieur. Selon toujours Akhbar Al Yaoum, Daoudi cherche à collecter 1 milliard de dirhams. Cette ambition du milliard, tout rond, demeure bien loin de l’objectif affiché dans la déclaration gouvernementale de "relèvement de la participation de l’Etat pour atteindre le taux de 1% du PIB dans la recherche scientifique".

Akhbar Alyaoum se contente d’énumérer les généreuses (mais peu suffisantes) contributions du secteur public et d’une entreprise privée qui ne dépassent pas, somme toute, les 280 millions de dirhams. Pas de quoi sortir des labos de nos universités le futur prototype de l’Iphone7…

1,6 étudiant pour 1 place en amphi

Les difficultés de l’université apparaissent aussi au niveau des amphithéâtres. Les étudiants sont visiblement les uns au dessus des autres avec un "coefficient de surpopulation" de 1,6%: comprenez, 660.000 étudiants dans le supérieur pour 412.783 places. Au niveau des profs, le taux d’encadrement est risible. Daoudi a d’ailleurs plaidé devant le chef du gouvernement pour doubler les postes budgétaires pour les professeurs universitaires, fixés initialement à 500 recrutements. Pour lui, c’est le seul moyen de maintenir un ratio d’un professeur pour 52 étudiants. Surtout que les départs à la retraite des enseignants chercheurs, à horizon 2020, sont conséquents: le nombre de ceux-ci devrait passer de 12.080 à 10.350 seulement, en tenant compte des restrictions budgétaires en matière de recrutement.

L’exposé de Daoudi regorge de détails chiffrés sur la répartition des étudiants par spécialité ou université, mais le ministre n’a pas omis de mettre l’accent sur une des réalisations du gouvernement Benkirane: le montant des bourses accordées est passé à 1,65 milliard de dirhams, alors qu’il ne dépassait pas les 718 millions, avant l’arrivée de l'Exécutif actuel. Le seul point dont peut être fier, sans doute, le professeur universitaire devenu ministre de l’Enseignement supérieur.

Par Fahd Iraqi
Le 04/10/2014 à 06h26