Une alliance PAM-PJD? Une autocritique et des excuses, répondent les islamistes

Abdellatif Ouahbi, Saâd-Eddine El Othmani et Mustapha Ramid.

Abdellatif Ouahbi, Saâd-Eddine El Othmani et Mustapha Ramid. . Rachid Tniouni

Revue de presseKiosque360. La perche tendue par le nouveau secrétaire général du PAM au PJD n’a pas été saisie par les islamistes. Certains dirigeants PJDistes considèrent le Tracteur comme un «parti autoritaire fils du pouvoir». D’autres exigent une autocritique et des excuses.

Le 20/02/2020 à 18h47

Les dirigeants du PJD n’ont pas encore répondu à la main tendue du nouveau secrétaire général du PAM, leur ami Abdellatif Ouahbi. Certes, ce dernier a reçu beaucoup de messages de félicitations de la part de membres du gouvernement, notamment du groupe parlementaire du parti de la lampe. Mais la proposition d’alliance qu’il a faite au PJD ne semble pas faire l’unanimité au sein du secrétariat général de ce parti. Des sources proches de cette direction affirment que «le secrétariat général de notre parti demeure divisé quant à une alliance avec le PAM. D’ailleurs, le dirigeant Abdelaziz Aftati continue de considérer ce parti comme étant celui du malheur et de l’autoritarisme».

Les mêmes sources attribuent au patron du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, un jugement peu amène sur ce sujet: «L’alliance avec le PAM ne peut être envisagée que si elle répond à deux conditions essentielles. D’abord, il faut que la nouvelle direction fasse son autocritique. Ensuite, il est impératif que la précédente direction présente des excuses pour tout le mal qu’elle a causé au PJD». Autant dire que les blessures ne sont pas encore cicatrisées malgré les multiples tentatives de rapprochement, dont l’invitation adressée par Ouahbi au PJD pour assister à la séance d’ouverture du congrès du PAM. En effet, certains dirigeants du PJD, notamment ceux proches du MUR ainsi que certains membres du groupe parlementaire, refusent la normalisation avec le parti de la lampe.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 21 février, que certains dirigeants du PJD considèrent toujours le PAM comme le «fils naturel du pouvoir» sur lequel certains placent leur espoir pour remporter les prochaines échéances électorales. Il faut rappeler que ce parti serait arrivé en tête lors des précédentes élections législatives si des erreurs «mortelles» n’avaient pas été commises par les décideurs. Le bouillonnant dirigeant du PJD, Abdelaziz Aftati, a réfuté tout rapprochement ou alliance avec le PAM et ce, dit-il, même si ce pacte reconduisait le parti à la tête du gouvernement après les élections de 2021.

Et Aftati de marteler comme à son habitude: «L’alliance avec le parti du malheur et du makhzen est formellement interdite». Par ailleurs, le secrétaire général du PAM a reporté à la première semaine de mars l’annonce de la composition du bureau politique. Dans les coulisses du PAM, on évoque de plus en plus le nom de Samir Koudar pour devenir le futur secrétaire général adjoint. Par contre, personne parmi ceux qui avaient critiqué le «courant de l’avenir» ne siègera à la direction du parti. Un veto a même été apposé pour empêcher Larbi Mharchi de devenir membre du prochain bureau politique.

Par Hassan Benadad
Le 20/02/2020 à 18h47