Un livre explique comment le renseignement marocain est devenu un acteur clef de la lutte mondiale contre le terrorisme

Abdellatif Hammouchi, directeur de la DGST et de la DGSN.

Abdellatif Hammouchi, directeur de la DGST et de la DGSN. . DR

Un groupe de recherche international, basé à Tokyo, vient de sortir un premier livre édifiant sur le rôle clef du renseignement marocain dans la lutte mondiale contre le terrorisme. Plongée au cœur de cette inlassable guerre secrète contre la terreur mondialisée.

Le 23/11/2015 à 19h21

Les attentats anti-Paris du 13 novembre ont remis au-devant de la scène médiatique internationale le rôle fondamental du renseignement marocain dans la localisation et la neutralisation de cellules terroristes. Le rôle essentiel des services marocains dans le combat mondial contre le terrorisme est plus que jamais d’actualité. Le regard des «historiens de l’instant» ne suffit pas pour faire un éclairage sur les services, dirigés par Abdellatif Hammouchi, et comprendre leurs méthodes et les terrains où ils s’activent. En somme, un regard d’expert manquait pour déchiffrer les codes de cette success story du renseignement marocain.

Or, il s’est trouvé que des experts internationaux se soient attelés à la tâche pour donner au lecteur, ici comme ailleurs, les clefs nécessaires à l’intelligence de la saga menée par nos services contre un fléau qui n’a pas de couleur, ni de religion, et encore moins de frontières. Voilà ce que cela a donné : un premier ouvrage intitulé «Le Livre gris du terrorisme : au cœur de la coopération sécuritaire Maroc-Europe», fruit d’une étude minutieuse menée par le Groupe de recherche international ITEAS, dont les membres sont issus d’universités japonaises de renommée internationale : la présidente d’ITEAS, Kei Nakagawa (université de Hagoromo), auteure de la préface du livre, son adjoint à l’ITEAS, El Mostafa Rezrazi (université de Sapporo Gakuin) et Shoji Matsumoto, directeur de recherche de l’ITEAS (université de Sapporo Gakuin).

Dans ce livre, qui vient de paraître aux éditions Jean-Cyrille Godefroy, les experts d’ITEAS passent à la loupe les faits d’armes des «hommes les mieux informés» du royaume, avec à leur tête le patron du pôle sécuritaire, Abdellatif Hammouchi, leur capacité d’anticipation, de projection hors du territoire national, là où le devoir les interpelle, à la rescousse d’un pays menacé, en Europe souvent, ce vieux continent qui découvre à présent les limites de son impuissance face à une nébuleuse terroriste qui a pris le monde de vitesse pour semer la terreur, en l’occurrence Daech, acronyme arabe de «l’Etat islamique», qui a démonétisé et (presque) mis Al-Qaïda aux archives, tellement il l’a surpassé en cruauté.

Au cœur de ce "Livre gris", les lecteurs découvriront les secrets du terrorisme mondialisé, relatés au jour le jour par les hommes de l’ombre qui le traquent depuis vingt ans au Maroc. Page après page, les faits précis, les informations jamais dites sont révélés, invitant le lecteur à remonter les pistes, emprunter les circuits, les méandres, les chemins sinueux des loups solitaires ou en meute, formés dans les «écoles» du terrorisme international, qui évoluent du Maroc à tous les territoires de la Méditerranée et de l’Europe.

Ce livre démontre, preuves à l’appui, l’efficacité des services de renseignements marocains, aux premières lignes de la lutte contre les promoteurs du Grand soir, les architectes du Chaos, les marchands de la haine, les fossoyeurs de l’espérance, les longs bras poilus, les VRP de la mort …

Ce livre se veut un hommage à l’œuvre remarquable des services marocains, leur rôle dans le sauvetage de vies innocentes, du côté sud comme nord de la Méditerranée, voire au-delà de la Mare nostrum, au Proche et Moyen-Orient, et même Outre-Atlantique. Un livre qui, comme le souhaitent leurs auteurs, « prouve l’ardente obligation pour les services du monde civilisé d’intensifier, sans arrière-pensée, leur coopération pour qu’au bout de la nuit terroriste la communauté des nations éradique la barbarie». Pour que le monde ne soit pas obligé, un jour, d’éteindre la lumière à la faveur des marchands de ténèbres.

Par Ziad Alami
Le 23/11/2015 à 19h21