Tindouf: violents affrontements entre des milices du Polisario et un groupement tribal

A défaut de porter assistance à la population sinistrée, le Polisario, épaulé par la gendarmerie militaire algérienne, déploie un important dispositif armé autour de Tindouf.

A défaut de porter assistance à la population sinistrée, le Polisario, épaulé par la gendarmerie militaire algérienne, déploie un important dispositif armé autour de Tindouf. . dr

Des affrontements violents ont éclaté, dans la nuit du 16 au 17 février courant, dans le camp dit "Dakhla", à 170 kilomètres au sud de Rabouni, entre des éléments de la sécurité du Polisario et des membres de la tribu Oulad Dlim. Les raisons.

Le 21/02/2018 à 15h57

Une nuit d'horreur a eu pour théâtre le camp dit "Dakhla", à 170 km au sud du QG du Polisario à Rabouni. Des affrontements violents ont en effet opposé des éléments de la sécurité du FP et un groupement tribal, en l'occurrence les Oulad Dlim, dans la nuit du 16 au 17 février courant. L'étincelle qui a mis le feu à ces affrontements, c'est l'interpellation au niveau d'un barrage de contrôle dressé par les nervis armés du Front à la sortie dudit camp "Dakhla", de jeunes membres de la tribu Oulad Dlim recherchés pour "trafic de drogue", indiquent les sources de le360.

En effet, mal en a pris à Oulad Dlim quand, accompagnant le cortège d'un nouveau couple marié, l'un d'eux a été violemment pris à partie par les éléments de la sécurité du Polisario. Le mis en cause, qui répond au nom de Battah Ould Hamdi Ould Lebliyel (recherché), n'y est pas allé de main morte. Il a asséné un coup de poing à un élément de ladite "gendarmerie" du Polisario, le blessant grièvement au visage.

Les choses n'en sont évidemment pas restées à ce stade. Un échange de jets de pierres s'est en effet déclenché entre les deux antagonistes, causant des blessures à des éléments de la sécurité du FP et l'endommagement de leurs véhicules, les obligeant à quitter les lieux. 

Mais ce n'est que partie remise. Suite à cet accrochage, un renfort d'éléments de la "gendarmerie" et d'une troupe armée, relevant de "la 6e région militaire" (Rabouni) a été dépêchée dans la matinée du 17 février, au camp "Dakhla", bloquant toutes ses issues, pour tenter vainement d'appréhender à son domicile, l'auteur du "coup de poing", avant d'être contraint par les habitants des camps à se replier.

Remarquant que la situation allait dégénérer, la direction du Polisario a dépêché, le 18 février, trois de ses cadres, soit Mohamed Ouali Akeik ("Premier ministre de la RASD"), Brahim Ahmed Biadillah ("secrétaire chargé de la documentation et de la sécurité"), et Abbah Boucraa (directeur de la "gendarmerie nationale"), où ils ont tenu une rencontre avec des notables de la tribu Oulad Dlim, conduits par El Mahfoud Ahmed Zine ("coordinateur de l'état-major FP à la 2e région militaire").

Lors de cette rencontre, les notables d'Oulad Dlim ont imputé aux éléments de la sécurité du FP, la responsabilité de ces affrontements, en dénonçant l'agressivité dont ont fait preuve les milices contre les femmes lors de leur intervention.

A l'issue de cette rencontre, il a été convenu que les personnes recherchées soient livrées à la police du Polisario pour audition, avant d'être libérées.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 21/02/2018 à 15h57