Tindouf: Brahim Ghali évacué d’urgence vers l’Afrique du Sud, dans un climat de guerre entre milices du Polisario

Brahim Ghali, patron du Polisario.

Brahim Ghali, patron du Polisario. . dr

Revue de presseKiosque360. L’évacuation sanitaire de Brahim Ghali vers l’Afrique du Sud attise la colère de son clan et l’appétit de ses ennemis. Cela s’est traduit par les récents affrontements armés entre factions tribales du Polisario dans les camps sahraouis de Lahmada, près de Tindouf, en Algérie. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath.

Le 09/08/2022 à 23h23

La guerre de succession à Brahim Ghali à la tête du mouvement séparatiste du Polisario a pris une nouvelle tournure ces derniers jours, rapporte le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 10 août.

Alors que «Mohamed Benbatouche» est à nouveau gravement malade, ce qui a nécessité son évacuation d’urgence vers la lointaine Afrique du Sud à bord d’un avion de la présidence algérienne, ses milices et celles de son soi-disant ancien ministre de la Défense, Mohamed Lemine El Bouhali, ont transformé les camps en champs d’affrontements armés.

Ces violences sont monnaie courante entre les différentes factions tribales du Polisario, mais cette fois-ci tout est parti, la semaine dernière, d’une condamnation de Bouhali-fils, Sid’Ahmed Bouhali de son vrai nom, un contrebandier et trafiquant de drogue notoire, à 15 ans de prison. Cette condamnation a entraîné une violente et immédiate riposte de la milice du Polisario, restée fidèle à Mohamed Lemine El Bouhali. Ce dernier a d’abord appelé son clan tribal à se soulever à travers des manifestations, auxquelles il a participé lui-même, avant d’ordonner à ses hommes armés d’attaquer, à l’arme automatique, l’autre milice relevant du chef du Polisario, Brahim Ghali. Le domicile de ce dernier a même été encerclé par les manifestants, dont certains ont saccagé des annexes du prétendu ministère de la Défense et brûlé un véhicule appartenant à un dirigeant du Polisario, proche de Brahim Ghali

Les rues poussiéreuses des camps de Tindouf se sont ainsi brusquement transformées en champs de bataille entre milices et hommes armés relevant qui de Brahim Ghali, qui de Mohamed Lemine El Bouhali, écrit à ce propos Al Ahdath.

Il ne s’agit pas seulement, pour le clan tribal de ce dernier, de continuer à asseoir sa mainmise sur la contrebande et le trafic de drogue à Rabouni, mais aussi de montrer sa capacité de mobilisation tribale quand sonnera l’heure de la recherche du futur remplaçant de Brahim Ghali. En effet, selon les sources d’Al Ahdath, ces événements sont intimement liés à l’évacuation sanitaire d’urgence de Brahim Ghali dans un avion médicalisé de la présidence algérienne vers l’Afrique du Sud, à l’autre bout de l’Afrique le plus éloigné de l’Algérie.

Sachant que «Benbatouche» est très malade, plusieurs dirigeants du mouvement séparatiste avancent déjà leurs pions pour avoir la confiance des généraux algériens, ces faiseurs des chefs du Polisario. En plus de Mohamed Lemine El Bouhali, Al Ahdath ajoute que Brahim Mahmoud, dit «Grigaou», et le représentant du Polisario en Europe, Bouchraya Bachir, sont, entre autres, de sérieux prétendants à la succession de Brahim Ghali.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 09/08/2022 à 23h23