Terrorisme: Washington publie un rapport positif sur le rôle de la DGST

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Revue de presseKiosque360. Les Etats-Unis viennent de publier un rapport qui loue les efforts du Maroc dans la lutte contre le terrorisme. Le département d’Etat met en exergue l’action efficace de la DGST et de la délégation générale des prisons. Une façon de rectifier le tir après le dernier rapport polémique?

Le 03/06/2016 à 21h11

Le Département d’Etat américain vient de publier un rapport louant les efforts du Maroc, à travers la DGST, dans la lutte contre le terrorisme. Le rapport affirme également le soutien des Etats-Unis au projet de réforme des prisons initié par la Délégation générale de l’Administration pénitentiaire, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce week-end des 4 et 5 juin.

Dans ce rapport, le Département d’Etat met clairement en avant la «stratégie historique» du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme et, bien sûr, le rôle joué par la DGST dans cette stratégie. Ceci, alors que ce même Département d’Etat avait critiqué ces deux institutions dans un autre rapport sur la situation des Droits de l’Homme au Maroc, publié il y a près de deux mois, rappelle le journal. Un rapport dont le contenu a valu à l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc d’être convoqué par le ministère des Affaires étrangères. Pour sa part, le ministère de l’Intérieur avait alors publié, rappelle le journal, un communiqué dans lequel il qualifiait ce rapport de «véritablement scandaleux».

Mais dans le nouveau document qui traite du «terrorisme dans le monde pendant l’année 2015», Washington a présenté les services de sécurité marocains comme des «administrations fiables et efficaces». Il est précisé que le Maroc dispose également d’un savoir-faire incontestable dans le domaine de lutte contre le financement du terrorisme. On apprend par ailleurs que la Délégation générale de l’Administration pénitentiaire a pu obtenir de bons résultats dans la gestion des prisons, rapporte le journal.

Les Etats-Unis se sont également félicités du degré très avancé de la coopération sécuritaire entre les différents services des deux pays. Le Maroc, affirme le rapport, remet régulièrement aux différents services sécuritaires américains des listes de personnes suspectées et désireuses de se rendre, souvent de manière illégale, aux Etats-Unis. Il met en exergue, dans ce sens, les compétences et les capacités notables des services de la police des frontières, affectés aux différents aéroports du Maroc, pour détecter les titres de voyage falsifiés.

En exemple de cette coopération étroite, le rapport cite le cas des transferts de fonds douteux. L’unité de traitement des informations financières, qui relève d’une entité régionale de lutte contre les crimes financiers dans la région MENA, a ainsi reçu pas moins de 305 rapports des autorités marocaines en 2014. Ces rapports basés sur des données fournies par les établissements bancaires marocains portent sur les transferts suspects, le blanchiment d’argent, ainsi que les crimes financiers qui peuvent avoir un lien avec le financement du terrorisme. 

Le rapport du Département d’Etat a, en outre, mis en avant «la réforme du champ religieux au Maroc, l’accélération du déploiement des programmes d’éducation et d’initiatives visant la promotion du marché de l’emploi en faveur des jeunes, ainsi que l’autonomisation des femmes à travers l’élargissement de leurs droits juridiques, politiques et sociaux. Et dans le but de barrer la route à l’importation des idéologies islamistes extrémistes violentes, le Maroc a développé une stratégie nationale visant à raffermir et à institutionnaliser davantage la vaste adhésion du Maroc au rite malékite-achaarîte, note encore le Département d’Etat US dans ce rapport.

Selon un expert en stratégie cité par le journal, mettre en avant, de la sorte, les efforts des services de sécurité marocains dans la lutte contre le terrorisme est une manière de se racheter et de corriger l’image négative que le Département d’Etat a brossée de ces mêmes services dans son précédent rapport. Il a également souligné les efforts de l’ambassadeur US à Rabat pour corriger les informations et les jugements contenus dans le précédent rapport relatif à la situation des Droits de l’Homme. Ce même rapport a également suscité certaines réserves de la part du Pentagone dont les observations ont été prises en compte dans le second document.

Par Amyne Asmlal
Le 03/06/2016 à 21h11