Terrorisme. L’Espagne arrête le «styliste» de Daech

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Revue de presseKiosque360. Un entrepreneur marocain, qui avait bénéficié de la nationalité espagnole, a été écroué en Espagne pour ses liens avec l’organisation «Daech», financement du terrorisme et blanchiment d’argent. Les détails.

Le 25/11/2019 à 19h08

Les investigations menées par un juge espagnol chargé des affaires du terrorisme, dans le cadre de l’enquête ouverte suite à la saisie, en 2016, de deux containers de cinq tonnes de vêtements usagés dissimulant des uniformes militaires pour l’organisation terroriste «Daech», ont conduit à l’arrestation d’un entrepreneur marocain. Ce dernier, qui avait obtenu la nationalité espagnole, était en liberté provisoire depuis l’ouverture de cette enquête, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 26 novembre. Et de préciser que cet entrepreneur marocain était réputé pour ces déplacements entre les deux royaumes. Propriétaire d'une entreprise de textile en Espagne et d'une autre à Tanger, il envisage de créer une grande usine dans la région de Nador sur une superficie de deux hectares, après la signature d’une convention avec le conseil préfectoral de la ville.

Les sources du quotidien font savoir que les investigations du juge espagnol ont révélé que l’homme d’affaires marocain aurait des liens avec le trafic de vêtements et le blanchiment de l’argent, tout en ciblant les marchés dans des foyers de tension. Pour ce faire, indiquent les mêmes sources, l’entrepreneur marocain a opté pour des voies sécurisées en vue d'induire en erreur les forces de sécurité et d’acheminer ses marchandises jusqu’aux foyers de tension en Irak et, surtout, en Syrie où il aurait également marchandé des œuvres d’art dérobées par les combattants de «Daech».

En 2016 et 2017, la presse espagnole révélait que l’entrepreneur marocain avait importé plusieurs tonnes d’uniformes militaires, dont des drapeaux de l’organisation terroriste «Daech», les tenues des combattants de Jabhat Annousra et des uniformes officielles des jihadistes. Interpellé en compagnie d’autres complices dont un imam, l’entrepreneur marocain a pu, par la suite, obtenir la liberté provisoire en contrepartie d’une caution de 600.000 dirhams, en attendant l’achèvement de l’enquête.

En dépit des charges qui pesaient déjà contre lui, même en état de liberté provisoire, l’homme d’affaires marocain n’aurait pas renoncé à ses activités liées au terrorisme et est resté actif entre les deux rives, font remarquer les sources du quotidien. Interpellé par des limiers de la garde civile espagnol, le mis en cause serait poursuivi pour de lourds chefs d’accusation.

Par Mohamed Younsi
Le 25/11/2019 à 19h08