Tanger: l’absentéisme gagne les conseils locaux, le PJD laisse faire

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Revue de presseKiosque360. Des membres notoires de la coalition qui dirige l’un des arrondissements de Tanger, géré par le PJD, n’ont jamais mis les pieds dans cette collectivité. Le PJD, d’habitude très à cheval sur l’éthique, ferme les yeux.

Le 11/04/2016 à 09h24

Abdelhamid Aberchane, de l’UC, et Abdessalam Arbain, de l’Istiqlal, sont deux hommes politiques tangérois qui ont beaucoup en commun. Les deux sont des collectionneurs notoires de mandats électifs et font partie de nombreuses instances élues locales. Ils ont également un penchant pour le sport, le premier étant l’actuel président du club local de foot, l’IRT, le second ayant présidé à la destinée de ce club pendant très longtemps.

Le journal Al Akhbar a d'alleurs trouvé un nouveau point commun à Abdelhamid Aberchane, président du conseil préfectoral de Tanger-Asilah et membre du conseil de l’arrondissement de Souani, et Abdessalam Arbain, ancien président de la communauté urbaine de Tanger (l’ancêtre de l’actuel conseil de la ville), plusieurs fois député et également élu de cet arrondissement: ils sont, tous deux, des absentéistes récidivistes.

Selon le journal, dans son édition du 10 avril, les deux hommes ne se montrent presque plus aux réunions des conseils élus auxquels ils appartiennent depuis leur élection, le 4 septembre dernier. Et ils se contentent de contacter, par téléphone, les bureaux des conseils ou les commissions pour les informer de leur absence, sous des motifs souvent farfelus. Leur absence est particulièrement remarquée au conseil de l’arrondissement de Souani, présidé par le PJD. Et les élus de ce parti, rapporte le quotidien, ont non seulement omis d'alerter les autorités concernées quant à ces absences, mais tentent, de plus, de couvrir les deux absentéistes.

Le parti islamiste, très à cheval sur les principes et les procédures, agit de la sorte pour ne pas froisser ses alliés locaux, estime le journal. D'ailleurs, c’est ce même PJD qui a soutenu Abdelhamid Aberchane pour lui ouvrir la voie à la présidence du conseil préfectoral de Tanger-Asilah. En effet, avec seulement quatre sièges sur 31, cet élu UC n’avait aucune chance de se faire élire à ce poste sans l’appui des élus islamistes. Le dénoncer aujourd’hui reviendrait, estime le journal, à reconnaître l'erreur d’avoir cautionné et appuyé son élection à la tête du conseil.

Cependant, continuer à fermer les yeux fait des responsables PJD des complices d’une infraction à la loi, et plus précisément à l’article 67 de la loi organique relative aux conseils élus. Lequel article précise que la présence des élus aux sessions des conseils locaux est obligatoire. Et toute absence pendant trois sessions consécutives ou sur un total de cinq sessions sans motif valable conduit à la déchéance des élus concernés.

Par Amyne Asmlal
Le 11/04/2016 à 09h24