Sécurité des ministres: Véhicules blindés et unités de protection rapprochée

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Revue de presseKiosque360. Alors qu’au début de son mandat Benkirane refusait de se faire escorter, il a dû, dès 2013, accepter de se faire accompagner de gardes du corps. Six autres ministres sont sous surveillance des unités spéciales de protection des personnalités.

Le 29/06/2015 à 23h23

Nous sommes le 10 novembre 2013. Alors que le Chef du gouvernement pensait ne pas avoir besoin d’escorte, sa voiture de fonction est soudain encerclée devant l’entrée principale du Mechouar, à Rabat, par des chômeurs. Ce n’est que grâce à l’intervention des forces de l’ordre que le passage a enfin été libéré. Cinq jours après cet événement, le Chef du gouvernement est apparu, pour la première fois, escorté de gardes du corps relevant de la protection des personnalités de la Direction générale de la Sûreté nationale. Depuis, le cortège du Chef du gouvernement n’a cessé d’être pris pour cible. «La multiplication de ces manifestations hostiles a eu pour conséquence de mettre le Chef du gouvernement sous protection rapprochée», rapporte Al Akhbar dans son édition du mardi 30 juin. Aujourd’hui, c’est dans un véhicule blindé que Benkirane effectue ses déplacements officiels.Cela ne veut pas dire que «les déplacements officiels du Chef du gouvernement n’étaient pas couverts par les services de sécurité rapprochée», nuance une source citée par le quotidien. Bien au contraire. Seulement, Benkirane ne bénéficiait, contrairement à son prédécesseur Abbas El fassi, que d’une protection assurée par des agents en uniforme, car il refusait de se faire escorter par des gardes du corps. Mais il a dû céder.

Selon les sources d’Al Akhbar, la sécurité d’Abdelilah Benkirane est aujourd’hui assurée par trois gardes du corps en civil, munis d’armes de fonction chargées qui suivent les mouvements de leur cible. Le «code rouge», soit le niveau d’alerte maximale, a été décrété pour ces gardes, indiquent des sources au quotidien. Benkirane n’est pas le seul ministre à s’être vu affecter des éléments de la protection rapprochée. Six autres ministres bénéficient de ces services. Il s’agit, en l’occurrence, selon Al Akhbar, des ministres de l’Intérieur, des affaires étrangères, de la Justice, des habbous et des affaires islamiques, ainsi que des ministres délégués auprès de l’Intérieur, de la défense et des affaires étrangères. «Le nombre de gardes du corps mis à la disposition des ministres diffère cependant selon leur position dans la pyramide des responsabilités et la sensibilité de leurs fonctions», précise le quotidien.

Ainsi, le ministre de l’Intérieur bénéficie de la protection de trois gardes du corps en permanence lorsque, en temps normal, un seul garde du corps lui est affecté. La sécurité de son cortège est assurée, entre autres, par des unités spéciales. Depuis mars dernier, il se déplace dans un véhicule blindé. «Son ministre délégué a pratiquement droit au même traitement», rapporte le quotidien. Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des libertés, se déplace également dans un véhicule blindé et bénéficié de la même protection.

De leur côté, les ministres des affaires étrangères, des habbous et ministres délégués ont à leur disposition des dispositifs dont l’importance dépend du niveau d’alerte. Quand ce dernier est vert, le dispositif est «léger». Quand, au contraire, l’alerte est rouge, il est renforcé.Houcine El Ouardi, ministre de la Santé, est le dernier à rejoindre ce club fermé. En janvier 2014, El Ouardi a été agressé par des six pharmaciens, membres du Conseil régional des pharmaciens d’officine du Sud, au sein même du parlement. Résultat: sur demande du ministère de l’Intérieur, selon les sources d’Al Akhbar, quatre gardes du corps l’accompagnent désormais jour et nuit.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 29/06/2015 à 23h23