Santé: les médecins se mettent en blouses noires pour interpeller Anas Doukkali

DR

Revue de presseKiosque360. En vue de dénoncer ce qu’ils appellent la «sombre réalité» du secteur de la santé, les médecins des hôpitaux publics ont décidé de troquer la blouse blanche contre une noire. Un acte de protestation, prélude à une marche nationale, reportée à la fin de ce mois.

Le 16/04/2019 à 21h55

Le ministère de la Santé fait actuellement face à une vague de protestations sans précèdent. Preuve en est que les médecins du secteur public viennent de reporter une marche nationale, prévue auparavant pour le 15 avril, en vue de ne pas faire écran aux mouvements que mènent depuis plusieurs jours les étudiants en médecine.

Selon le quotidien Al Akhbar du mercredi 17 avril, les étudiants protestent contre la décision d’Anas Doukkali, ministre de la Santé, qui a cru bien faire en décidant d’ouvrir les hôpitaux publics aux médecins lauréats des instituts et universités privés. Pour soutenir ce mouvement estudiantin, les médecins du secteur public viennent de décider que leur marche nationale de protestation aura lieu à la fin du mois d’avril.

En attendant, ils ont décidé de continuer à se rappeler au bon souvenir du ministre de la Santé en portant des blouses noires au boulot. Par cet acte, ils comptent attirer l’attention de leur tutelle sur la dégradation à vue d’œil du secteur public de la santé, tant au niveau des équipements que des ressources humaines, toutes catégories, dont les revendications sont toujours ignorées par le gouvernement. Dixit, Dr El Mountadar Alaoui, secrétaire général national du Syndicat indépendant des médecins du secteur public, qui s’est confié à Al Akhbar.

Pour rappel, à la fin de l’année dernière, des dizaines de médecins du secteur public ont présenté leur démission collective dans une lettre adressée à Anas Doukkali (130 médecins démissionnaires à Casablanca, 30 autres à Ouarzazate…). Dans leur lettre de démission (bien évidemment refusée), ces professionnels de la santé dénoncent «la situation catastrophique qui sévit dans le secteur, loin d’approcher les normes scientifiques en vigueur à l’international, et ne répondant pas au droit des citoyens, garanti par la constitution, à bénéficier de soins de qualité».

Par Mohamed Deychillaoui
Le 16/04/2019 à 21h55