Sahara: voici le lieu où Horst Köhler réunira les quatre parties concernées par le conflit

Château du Rosey, situé entre Genève et Lausanne. 

Château du Rosey, situé entre Genève et Lausanne.  . DR

En lieu et place du cadre fermé du palais genevois de l'ONU, où a eu lieu le premier round des pourparlers quadripartites (5 et 6 décembre 2018), Horst Köhler a choisi le Château du Rosey, situé en rase campagne entre Genève et Lausanne, pour le deuxième round. Décryptage.

Le 14/03/2019 à 12h46

Loin d'être le fruit du hasard, le lieu choisi pour la tenue du deuxième round des pourparlers quadripartites sur le Sahara (21 et 22 mars courant) renseigne déjà sur la forme et l'esprit que Horst Köhler voudrait donner à cette deuxième manche. A contrario du cadre officiel et fermé de la Salle "Concordia", sise au Palais des Nations unies, centre de Genève, l'Envoyé personnel du SG de l'ONU a porté cette fois son dévolu sur le mythique Château du Rosey, situé en rase campagne, entre Genève et Lausanne. 

A l'abri des regards indiscrets, ce château, situé dans la petite localité vaudoise de Bursins, allie en effet intimité et ouverture. Deux parallèles indispensables à un deuxième round placé sous le signe du rétablissement des mesures de confiance, notamment la reprise des navettes entre l'aéroport de la ville de Laâyoune et la wilaya de Tindouf, au profit des familles sahraouies résidant de part et d'autre. 

A la symbolique du lieu, vient aussi s'ajouter celle du timing. Il faut noter que le lancement du deuxième round des pourparlers quadripartites (Maroc, Algérie, polisario et Mauritanie) coïncidera avec le début du printemps 2019. Tout un symbole... 

Seulement voilà, cette deuxième manche sera tout sauf une balade bucolique. Elle intervient alors que l'Algérie, parrain du polisario, traverse une crise institutionnelle et politique inédite. La rue algérienne continue de gronder au rythme des manifestations revendiquant avec force la fin du régime impopulaire, liberticide et corrompu jusqu'à l'os. 

Il faut aussi relever que ce séisme contestataire a produit de nombreuses répliques à Tindouf, où les voix se délient pour dénoncer ouvertement la corruption de la direction de Rabouni. 

Autant d'indicateurs qui n'augurent rien de réellement positif pour le deuxième round, plombé par les soubressauts qui continuent de secouer aussi bien Alger que Tindouf. 

A l'heure où l'on met en ligne, l'on apprend que Horst Köhler a adressé, hier mardi, une invitation à l'Algérie, pour participer à ce deuxième round, sans plus amples détails sur le niveau de représentation de ce pays à ce rendez-vous crucial pour l'avancement sur la voie d'une solution politique réaliste et réalisable au conflit régional créé autour du Sahara.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 14/03/2019 à 12h46