Sahara. L’ambassadeur d’Alger à Bruxelles réagit à la lettre de l’eurodéputé Gilles Pargneaux

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En guise de réponse à une récente lettre de l’eurodéputé Gilles Pargneaux, accusant Alger de faire du conflit saharien une affaire politique intérieure, l’ambassadeur d’Alger à Bruxelles, Amar Belani, nie et met en avant une «question de principe». La belle affaire!

Le 05/07/2016 à 14h45

La semaine dernière, l'eurodéputé Gilles Pargneaux épinglait l’ambassadeur d’Alger à Bruxelles, Amar Belani, au sujet de la position de son pays sur le conflit saharien. Dans une lettre adressée au diplomate algérien, l’eurodéputé pointe nommément l’Etat algérien pour son rôle dans un conflit saharien devenu pour lui «une préoccupation majeure», «une question de politique intérieure»...

"Malgré les dénégations des autorités algériennes ces dernières années, ce conflit est bien une préoccupation majeure de l'Etat algérien et il est devenu une question de politique intérieure", affirmait l'eurodéputé, en réponse aux critiques du diplomate algérien sur sa position en faveur de l'autonomie au Sahara.

"Le parlement européen a toujours été en faveur d'une solution juste, durable et mutuellement acceptable" du conflit du Sahara, a précisé Gilles Pargneaux, ajoutant que le Conseil de sécurité des Nations Unies souligne chaque année dans ses résolutions «la pertinence» et «la crédibilité» de cette proposition.

Une réalité que personne au monde, y compris à Tindouf ou encore à Alger, n’ignore; chacun connaît le rôle de l’establishment algérien dans la création et le maintien du conflit saharien. Gilles Pargneaux a simplement dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Il a mis le doigt là où cela fait mal à Alger, qui finalement ne peut se cacher éternellement derrière de faux slogans clinquants genre «droit du peuple sahraoui à l’autodétermination» pour expliquer sa position sur le différend saharien. 

Or ne voilà-t-il pas que le même laïus est repris par son excellence l’ambassadeur d’Alger à Bruxelles en guise d’argumentaire et de réponse à Gilles Pargneaux.

«La position d’Alger sur le conflit du Sahara occidental est une question de principe dictée par son statut d’Etat voisin et observateur», allègue le diplomate algérien, poussant le bouchon jusqu’à prétendre que la position algérienne est celle de l’Union européenne, voire de toutes les Nations unies !

«Votre position ne cadre pas avec celle de l’Union européenne qui s’est jointe à la communauté internationale au sujet de la question de décolonisation du Sahara occidental», croit-il savoir.

Cause toujours, tu nous intéresses!

Par Ziad Alami
Le 05/07/2016 à 14h45