Sahara: face aux désaveux latino-américains, le polisario avale sa langue, Alger verrouille (sa) "citadelle" cubaine

Le chef du polisario, Brahim Ghali, broie du noir.

Le chef du polisario, Brahim Ghali, broie du noir. . dr

Après le désaveu infligé par le Salvador à la "rasd", le front polisario avale sa langue, alors que le régime algérien, en panne de légitimité et de ressources, tente de verrouiller l'une de ses dernières "forteresses latino-américaines", la république insulaire de Cuba. Décryptage.

Le 18/06/2019 à 13h13

Face à la cinglante raclée qui lui a été infligée samedi 14 juin par le nouveau gouvernement salvadorien, qui a rompu ses «relations diplomatiques avec la rasd», en exprimant son soutien à l’intégrité territoriale du Maroc, le front polisario, pourtant très bavard, a préféré regarder ailleurs.

Il ne s’est fendu jusqu’ici d’aucune réaction officielle à la décision de San Salvador, pas plus d’ailleurs qu’aux manifestations de soutien exprimées au Maroc durant la récente tournée latino-américaine du MAECI, Nasser Bourita, notamment le Brésil et le Chili.

Un silence d'enterrement que seul un support de propagande séparatiste a pu rompre en se s'étonnant, la mort dans l’âme, de la pathétique passivité du polisario alors que ses anciennes citadelles en Amérique Latine tombent les unes après les autres.

Le chef du polisario n’a certainement rien vu en s’offrant, ironie du sort!, un déplacement en ce mémorable 1er juin à San Salvador, pour assister à l’investiture du nouveau président salvadorien, Nayib Bukele, chef de file du parti «Nuevas Ideas» (Nouvelles idées). Brahim Ghali, qui aime tant à s’afficher dans pareilles circonstances, ferait désormais mieux de réfléchir avant de s’aventurer hors de Tindouf.

Mais passons, car il semblerait que le régime du Généralissime Gaïd Salah, ait eu une "idée" pour porter secours à sa progéniture séparatiste.

Pendant la cascade de revers que ce dernier essuyait au coeur de ce qu’il considérait comme son «imprenable citadelle latino-américaine», le régime voisin invitait l’ambassadrice de Cuba qui, face à l’étau étasunien resserré autour de la «troïka de la tyrannie» (Venezuela-Cuba-Nicaragua), a caché de manière à peine voilée son mécontentement envers son allié algérien, lui-même en proie à une crise politique inédite depuis le 22 février, aggravée par une crise financière historique (Le Fonds de régulation des recettes, FRR, étant passé en moins de quatre années, de 200 à 80 milliards de dollars!!).

Malgré l’assèchement de ses caisses, le régime voisin, qui fait de l’hostilité antimarocaine le principal sujet de sa politique étrangère, s’est empressé d’appeler l’ambassadrice de la Havane à Alger, Clara Margarita Pulido Escandell, pour tenter de la rassurer sur le soutien algérien à la république insulaire.

Voici ce que cela a donné: la mise en place d’un premier Conseil d’affaires algéro-cubain, réunissant des opérateurs économiques des deux pays, qui sera installé, dit-on, ce mercredi 19 juin à Alger.

Une fausse bonne idée qui risque de très mal passer auprès de l’Administration Trump, laquelle menace déjà de sanctions des sociétés européennes qui voudraient encore faire du business avec les deux principaux soutiens du dictateur vénézuélien Nicolas Maduro, en l’occurence Cuba et le Nicaragua. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 18/06/2019 à 13h13