Retraites: Benkirane dénonce l'escalade des syndicats

Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Le Chef de gouvernement est sorti de son silence après l’appel des syndicats à une grève générale le 24 février et invité ces derniers à modifier leur approche au sujet du règlement des questions sociales, notamment l’épineuse question de la réforme des retraites des fonctionnaires.

Le 12/02/2016 à 23h24

S'exprimant vendredi à Rabat devant un forum de la CDG dédié à la généralisation de la couverture sociale au Maroc, Abdelillah Benkirane a critiqué l'orthodoxie et la rigidité des centrales syndicales.

Bien qu'elle contienne de douloureuses mesures, la réforme de la CMR est irréversible, a déclaré le Chef de gouvernement dont les propos ont été rapportés par Assabah dans son édition de ce week-end des 13 et 14 février.

Selon Benkirane, les débrayages ne sont pas la solution pour régler les problèmes sociaux. "Si les grèves pouvaient être un remède et une solution, je les conseillerais", a-t-il affirmé devant une nombreuse assistance composée notamment de délégations étrangères venues d'Afrique, du Golfe et d'Amérique latine.

Défi aux syndicatsAbdelillah Benkirane a mis au défi les syndicats de proposer une mesure alternative crédible en leur lançant: "Si vous avez une autre solution que celle de la réforme du gouvernement, je suis disposé à l'accepter si elle est réalisable". `

Le Chef de gouvernement a néanmoins temporisé en affirmant que les syndicats "ne figurent" pas sur la liste de ses adversaires contrairement à la liste politique.

Il les a appelés toutefois à faire des "concessions", rappelant qu'il n'a jamais rompu le dialogue social. "Les portes du dialogue sont toujours ouvertes", selon le Chef de gouvernement qui a rappelé que la CMR a enregistré un déficit d'un milliard de dirhams en 2014, de trois milliards de dirhams en 2015 et qu'elle accumulera une perte de près de six milliards de dirhams en 2016.

"Si nous n'appliquons pas cette réforme telle que décidée par le gouvernement, nous nous retrouverons en 2023 avec une CMR aux caisses vides", a ainsi averti le Chef de gouvernement. Il a enfin appelé les professionnels à éviter de calquer des modèles de retraites figées qui "ne prennent pas en compte les droits des citoyens et la spécificité sociale du Maroc".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 12/02/2016 à 23h24