Retraite des parlementaires: la faillite de la caisse des conseillers attendue en 2023

Les Conseillers lors de la séance plénière consacrée aux élections des structures de la deuxième Chambre, au Parlement, le 10 octobre 2021, à Rabat.

Les Conseillers lors de la séance plénière consacrée aux élections des structures de la deuxième Chambre, au Parlement, le 10 octobre 2021, à Rabat. . Omar Al Mourchid / MAP

Revue de presseKiosque360. La question de la caisse de retraite des conseillers de la deuxième Chambre revient à nouveau aux devants de l’actualité. Cette fois pour annoncer son imminente faillite. Explications dans cette revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 06/07/2022 à 21h21

La caisse de retraite des conseillers parlementaires n’aura finalement pas tenu longtemps. Elle va bientôt subir le même sort que celle des députés, la faillite. L’année prochaine, la caisse ne sera plus en mesure de servir leurs pensions aux anciens membres de la Chambre des conseillers, annonce le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 7 juillet.

Pour le quotidien, la faillite programmée pour l’année 2023 du régime de retraite des conseillers parlementaires est une conséquence logique du changement de la démographie de la caisse. En même temps, le gouvernement actuel, tout comme le précédent, est catégoriquement opposé à l’idée de consentir une rallonge budgétaire pour renflouer la caisse.

Cité par le quotidien, un membre du bureau de la Chambre qui, pour des raisons évidentes, a tenu à garder l’anonymat, se plaint du fait que les membres de la Chambre n’aient pas pris en considération ses propositions pour maintenir à flot leur régime de retraite. Ils ont réagi, explique-t-il, de la même manière que les députés, lors du précédent mandat qui n’ont pas, non plus, tenu en compte ses suggestions.

Résultats, le conseiller en question, qui se considère comme victime de la faillite du régime de retraite de la première Chambre, est en train de voir sombrer celui de la deuxième. Le parlementaire aurait cotisé, se plaint-il, pendant deux mandats à raison d’un montant de 2.900 dirhams par mois, alors qu’il était député et il n’a toujours pas été remboursé. Il s’est fait élire à la deuxième Chambre et le voilà qui fait face au même risque.

D’après cet élu, les deux régimes de retraite des parlementaires ont été victime de surenchère politique. Ce sont des considérations purement politiques qui auraient empêché le maintien en vie du régime de retraite des députés, lequel a été liquidé. Ce sont les mêmes considérations qui ont également été derrière le blocage de la liquidation de celui de la Chambre des conseillers. Une proposition de loi a été adoptée en ce sens par la Chambre des conseillers, mais elle a été bloquée par les députés. Les parlementaires de l’opposition et de la majorité à la première Chambre ont fait bloc contre ce texte.

Le quotidien rappelle que le texte a été rejeté par les députés en raison d’une clause qui permet aux conseillers de récupérer non seulement leurs cotisations, comme c’était le cas pour les députés, mais aussi les cotisations versées par l’État et les produits de placement des avoirs de la caisse. Le projet de liquidation a donc été avorté et les anciens conseillers ont continué de percevoir leurs pensions. Le quotidien parle d’un montant allant de 5.800 dirhams jusqu’à 20.000 dirhams versé aux bénéficiaires en fonction du nombre des mandats qu’ils ont accompli, mais indépendamment de l’âge de l’ancien conseiller.

Par ailleurs, relève le quotidien, selon le mode de liquidation proposé par les conseillers, chaque ancien parlementaire pourra récupérer plus de 415.000 dirhams pour un seul mandat de six ans. Et si la Chambre avait opté pour la même procédure de liquidation du régime de retraite des députés, le montant récupéré par chaque conseiller, pour un seul mandat, serait de 205.000 dirhams.

Par Amyne Asmlal
Le 06/07/2022 à 21h21