Retour du Maroc à l'UA: pourquoi la presse algérienne a tardé à réagir

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Si le très bavard ministre Ramtane Lamamra a avalé sa langue, après sa vaine et néanmoins tonitruante cabale pour contrer le retour du Maroc à l'UA, force est de constater que les médias algériens n'ont pas fait mieux en réagissant avec un train de retard. Les raisons.

Le 02/02/2017 à 18h20

D'habitude prompts à "dégoupiller" quand il s'agit du Maroc, les médias algériens ont temporisé cette fois pour réagir au retour du Maroc à l'Union africaine. Bien plus que des bribes d'informations, distillées au compte-goutte, à l'annonce de l'événement du retour comme après le discours de Mohammed VI à Addis-Abeba, il était attendu que nos confrères réagissent "à chaud" et donnent libre cours à leur logorrhée de circonstance.

Or, il s'est avéré que les "instructions" ont tardé cette fois à leur être distribuées par les doneurs d'ordre tapis au luxueux Club des Pins, à Alger. Après un traitement minimaliste réservé à la réadmission du Maroc à l'UA, envers et contre les maîtres galonnés, il a fallu à nos confrères attendre des "éléments de langage" pour noircir de la copie. Ce n'est en effet que ce jeudi 3 janvier que nos confrères "faiseurs d'opinion" se sont manifestés pour donner la pleine mesure de leur "professionnalisme".

Or, que des délires, rien que des délires, surtout des délires! Admirez cette ergotie toute klaxonnante servie par notre confrère "Le Soir d'Algérie", considérant que "la présentation par le Maroc de la demande d’adhésion à l’UA n'a été qu'une stratégie qui servira à la consommation interne"!

Les pays africains, dont le "délit" semble-t-il est d'avoir apporté un soutien franc et massif au retour marocain à l'UA, en ont aussi pris pour leurs grades. "Ce sommet représentait le moment idoine pour tenter d’arracher des postes ou mener des stratégies qui serviront aussi à la consommation interne de leurs Etats", déblatère "Le Soir d'Algérie", sans toutefois nommer ces Etats tellement ils ont été nombreux à soutenir le retour du Maroc dans le giron institutionnel africain.

Dur, dur, le désaveu infligé par ces mêmes Etats africains, tout au moins une quarantaine, au voisin de l'est qui se croyait "le centre" de l'Afrique! Mais pas autant que le coup réussi par le roi Mohammed VI, dont le discours prononcé au lendemain de la réadmission du Maroc au sein de l'UA a administré une volée de bois magistrale aux ennemis de l'intégrité territoriale du royaume, à leur tête Alger. "Ni le pétrole, ni le gaz, ne satisferont les besoins alimentaires de base de l'Afrique", a en effet affirmé le souverain, qui a su porter les mots aux maux causés à à l'UA et à travers elle à toute l'Afrique, après sa transformation en "syndicat" pour défendre les dictatures en lieu et place des peuples, le cas échéant le peuple algérien frère opprimé et appauvri, en dépit des pétrodollars, que sais-je, les gazo-dollars qui surgissaient à flot de terre mais qui ont été détournés pour remplir les caisses d'une chimère nommée "RASD" et celles de quelques Etats africains aussi en contrepartie de la reconnaissance d'une entité qui n'avait d'existence que sur le papier!

"La citation du pétrole et du gaz vise directement l’Algérie où l’on considère que ces ressources sont un don de Dieu sur une terre historiquement légitime et reconnue. Le pétrole et le gaz ont été le moteur de l’industrialisation des États-Unis comme le charbon en Allemagne", a gloussé un certain diplomate algérien Abdelaziz Rahabi, dans une interview au site "Tout sur l'Algérie".

Le diplomate n'a en effet pas sourcillé avant de se lancer, tête baissée, dans une comparaison pour le moins absurde. Y a-t-il un parallèle entre l'Algérie et l'Allemagne, ou plus encore les Etats-Unis?

En effet, les apparatchiks sont tombés de si haut! Au secours...

Par Ziad Alami
Le 02/02/2017 à 18h20