Rentrée parlementaire: le discours du roi décrypté par la presse

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Revue de presseKiosque360.C’est un discours ferme et annonciateur d’une nouvelle ère politique, estime une bonne partie de la presse nationale. Les quotidiens nationaux ont, en effet, consacré de longues analyses au discours royal, commentant largement ses points saillants.

Le 15/10/2017 à 20h18

Un discours ferme qui ouvre la voie au redressement des dysfonctionnements qui entachent l’exécution des politiques publiques. C’est ainsi, en substance, que le quotidien Al Ahdath Al Maghribia décrit, dans son édition du lundi 16 octobre, le discours d’ouverture de la deuxième année de l’actuelle législature. En effet, ajoute le quotidien, le discours du 13 octobre semble annoncer une nouvelle ère en termes de bonne gouvernance et de transparence. 

Al Ahdath Al Maghribia, reprenant le quotidien Huffington Post, affirme que le discours d’ouverture de la deuxième année de l’actuelle législature se démarque par la force de conviction qui s'en dégage. Le roi a ainsi insisté sur l’adoption d’une démarche novatrice en vue d'en finir avec les dysfonctionnements constatés et de doter le pays d’un nouveau modèle de développement. Un modèle équilibré, équitable, profitable à tous et préservant la dignité de chacun, et ce quitte à provoquer un véritable séisme politique.

Revenant sur les grands axes de ce discours, notamment quant à la réalisation de ce nouveau modèle de développement, à l'élaboration d'une politique efficace et efficiente pour la jeunesse et à la mise en œuvre effective de la régionalisation, le quotidien précise que la vocation d’un discours, aussi dur et critique soit-il, n’a pas vocation à annoncer une chasse aux sorcières. Ceux qui s’attendent ainsi à régler leurs comptes grâce aux outils de la monarchie ont encore une fois été déçus. Ainsi, souligne le journal, certains hommes politiques, faiseurs d’opinion publique et acteurs des réseaux sociaux, les mêmes qui s’attendaient d'ailleurs, à la veille du discours du 20 août dernier, au limogeage de certains ministres, voire à la dissolution du gouvernement ou, encore, à l’instauration de l’Etat d’exception, ont été tout aussi dépités de découvrir la teneur de ce dernier discours.

Le Souverain s’est exprimé en des termes aussi durs que lors du discours du 29 juillet, sans manquer d'être clair et précis, écrit le quotidien Al Massae dans une analyse consacrée à ce discours et publiée dans son édition de lundi. C’est un «discours de crise», estime ainsi le journal qui affirme que, pour la première fois, le souverain a reconnu l’échec du modèle de développement initié depuis près de deux décennies, c’est-à-dire depuis son accession au trône. Le changement politique au Maroc, note le journal, est inéluctable et ne saurait attendre.

Le quotidien Al Akhbar, qui consacre également une longue analyse à ce discours, revient, dans son édition du 16 octobre, sur ses grandes lignes. Et de préciser que ce discours exprime la ferme volonté du souverain de défendre les intérêts des citoyens marocains. Le journal met d'ailleurs en avant l'intérêt particulier que le souverain accorde à la jeunesse et sa volonté d'achever, dans des délais raisonnables, le processus de mise en œuvre de la régionalisation avancée.

Selon Al Akhbar, le souverain a également tenu à corriger une erreur du gouvernement qui a omis de prévoir un portefeuille ministériel consacré aux affaires africaines dans son architecture. C’est le signe annonciateur d'un premier remaniement du gouvernement d’El Othmani, alors que ce dernier n’a pas même encore accompli sa première année. Cela étant, d’après des experts cités par le journal, il est évident, après le retour du Maroc à l’Union africaine et sa nouvelle politique concernant le Continent, que le gouvernement doit prévoir un département dédié aux relations maroco-africaines.

Le roi ouvre donc la «page de la rectification des erreurs», titre, pour sa part, le quotidien Assabah qui consacre également un long article au discours royal dans son édition de ce lundi. Le souverain a, en effet, présenté une feuille de route pour rattraper les erreurs du gouvernement, du Parlement, de l’Administration et des assemblées élues, appelant à la mise en place d’un nouveau modèle de développement, écrit le journal. Il s'agit, affirme encore le quotidien, de redresser la situation en veillant à rectifier les erreurs commises et à corriger les dysfonctionnements constatés.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum qui, de même, revient longuement sur ce discours, affirme que «le roi continue de tancer le gouvernement et le Parlement tout en renvoyant la balle dans leur camp». Le journal précise que, depuis l’éclatement des événements d’Al Hoceima et de contestations sociales dans d'autres régions, la nécessité de répondre aux attentes et revendications à caractère social des citoyens occupe une place importante dans les discours du souverain. Ce fut le cas lors du discours du trône, le 29 juillet, un discours très critique envers l’Administration et les partis et hommes politiques. C’est également le cas du discours d’ouverture de l’année législative en cours, observe Akhbar Al Yaoum.

Dans ce discours, note le journal, le roi annonce une nouvelle étape, cruciale, où il sera question d’établir une corrélation effective entre responsabilité et reddition des comptes. Il conviendra alors, note le journal qui cite des extraits de ce discours, «de rechercher activement des réponses et des solutions appropriées aux problèmes urgents et aux questions pressantes des citoyens».

Par Amyne Asmlal
Le 15/10/2017 à 20h18