Remaniement ministériel: les leaders de partis en vacances, El Othmani paralysé

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Revue de presseKiosque360. Le chef du gouvernement n’a pas encore entamé les concertations avec ses alliés pour procéder au remaniement gouvernemental prévu dès la rentrée. Faute de réunir les leaders des partis, tous partis en vacances, El Othmani doit attendre début septembre pour lancer les négociations.

Le 20/08/2019 à 18h45

Trois semaines après le discours du trône, les leaders de la coalition gouvernementale ne se sont toujours pas réunis pour discuter du prochain remaniement ministériel auquel a appelé le souverain. C’est un ministre proche du chef de l’Exécutif, Saâd-Eddine El Othmani, qui le confirme en avançant un prétexte quelque peu saugrenu: «Le remaniement ministériel est irrévocable, mais les chefs des partis de la majorité n’ont pas encore entamé leurs discussions sur ce sujet car la plupart d’entre eux sont en vacances». Le ministre a toutefois émis des doutes quant aux informations qui circulent sur le lancement d’une campagne d’assainissement contre les «mauvais gestionnaires de la chose publique», en parallèle avec le remaniement gouvernemental.

Selon le même responsable, les informations évoquant des poursuites judiciaires contre des ministres, de hauts responsables et des élus ne sont pas confirmées. En tout cas, rien ne laisse présager que les choses iront dans ce sens, a-t-il expliqué: «L’application de la loi n’est tributaire ni de l’été, ni de l’hiver. Tout le monde est égal devant la loi. Laquelle loi n’attend pas des campagnes ou des occasions pour être appliquée».

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 21 août, que les agendas définis par le roi Mohammed VI ne laissent pas beaucoup de marge à la coalition gouvernementale. Le souverain a, dans le discours du trône, fixé la date de la présentation de la liste des nouveaux responsables gouvernementaux à la rentrée politique. Une date qui coïncide avec la nomination de la commission royale chargée d’élaborer le nouveau modèle de développement. Le chef du gouvernement devra incessamment entamer des concertations élargies avec les leaders de la majorité pour négocier le virage d’un remaniement ministériel qualifié de «très difficile». Selon une source bien informée, le chef du gouvernement devrait commencer les négociations avec les chefs des partis au début du mois prochain.

La même source ne croit pas au départ du gouvernement du PPS et de l’UC, même si les rendements de leurs ministres respectifs ne sont pas appréciés au sein de la majorité. D’autres estiment que les relations tendues entre le patron du PPS, Nabil Benabdellah, et ses alliés, pourrait pousser vers la sortie le parti du Livre. Ce qui demeure certain, c’est le départ des Secrétaires d’Etat qui, dépourvus de toutes prérogatives, sont très isolés au sein de l’Exécutif. D’ailleurs, le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a exprimé, à maintes reprises, son intention de se séparer des Secrétaires d’Etat. En tout cas, la Secrétaire d’Etat chargée de la pêche maritime, Mbarka Bouaida, est partante pour incompatibilité de fonction depuis qu’elle a été nommée à la tête du Conseil de la région de Guelmim-Oued Noun.

Par Hassan Benadad
Le 20/08/2019 à 18h45