Remaniement: le PJD en rangs dispersés, les milices de Benkirane reprennent du service

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Revue de presseKiosque360. Les premières salves tirées par ces milices ont ciblé Mohamed Yatim. Le but étant de l’écarter du prochain gouvernement. On lui reproche notamment de s’être rangé du côté d’El Othmani. Les autres suivront certainement. La guerre ne fait que commencer à nouveau.

Le 27/09/2019 à 19h52

Les hostilités reprennent au sein du PJD. Cette fois, c’est une guerre sur fond de remaniement du gouvernement attisé par une lutte pour les postes ministériels. C’est ainsi que les membres du clan de l’ancien secrétaire général n’hésitent pas assener des coups en dessous de la ceinture à leurs «frères» de l’autre clan, celui des ministres. Et c’est le ministre du Travail, Mohamed Yatim qui en est la première victime, recevant les première salves des milices de Benkirane, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 28 et 29 septembre.

Ces milices ont, en effet, choisi ce moment critique pour mettre en ligne et veiller à la diffusion à une large échelle d’une plainte adressée au Cabinet royal par l’ancienne épouse du ministre. Les milices de l’ancien secrétaire général, affirme Assabah, n’ont pas épargné la vie privée du ministre de leur parti et ont fait exprès de révéler dans les détails le calvaire de cette femme délaissée par son époux qui s’en allé convoler avec sa jeune kinésithérapeute.

Dans le clan d’El Othmani, poursuit le quotidien, c’est une certitude. Cette manœuvre ne peut être que l’œuvre de «certaines parties dans l’organisation au sein du PJD». En d’autres termes le clan opposé, celui des pro-Benkirane. Le but de la manœuvre assure-t-on, est de barrer la route au ministre Mohamed Yatim, l’empêchant de rempiler à l’occasion du remaniement gouvernemental. Le ministre du Travail paiera ainsi cher son alignement aux côtés d’El Othmani et sa farouche opposition au clan des pro-Benkirane. Il y a, en effet, parmi ces derniers qui n’attendent que l’occasion pour régler leurs comptes avec le ministre du Travail.

Plus loin encore, la «bataille du remaniement» qui s’est déclenchée au PJD vient raviver la guerre qui remonte à la période du blocage d’après les élections de 2016 qui a conduit au renvoi de l’ancien chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane. Depuis, relève Assabah, le clan du «zaïm» n’a jamais cessé de vouloir imposer sa présence et de mobiliser les siens en permanence en multipliant les critiques et les attaques contre le gouvernement et contre sa politique.

Cependant, note le quotidien, les escarmouches d’aujourd’hui, qui datent en fait du lendemain du vote de la loi-cadre relative au système de l’éducation et de la formation, ne vont pas se terminer avec une réconciliation relativement facile comme auparavant. Aujourd’hui, le fossé est bien plus profond entre les deux clans pour permettre un tel scénario, surtout après que le chef du groupe parlementaire, et numéro deux du parti, Driss El Azami, a présenté sa démission juste avant la fin de la dernière session parlementaire.

Et pour ne rien arranger, poursuit le journal, le chef du gouvernement fait face à de grandes difficultés dans son œuvre pour un remaniement qui maintient son équipe soudée. El Othmani est, en effet, appelé à procéder à un redéploiement global de tous les ministères, y compris ceux détenus par son parti. Il ne devrait pas se contenter, note le quotidien, de demander à chaque parti de présenter de nouveaux profils pour les portefeuilles qu’il dirige déjà. Sinon cela reviendrait, conclut le quotidien, à une tentative du PJD d’imposer un fait accompli. 

Par Amyne Asmlal
Le 27/09/2019 à 19h52