Remaniement, élections anticipées... en attendant l'arbitrage royal

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Stabilité politique oblige, le roi Mohammed VI appelle l’Istiqlal à temporiser. Coup dur pour le PJD, chef de file du gouvernement, qui ne sait plus à quel saint se vouer.

Le 12/05/2013 à 01h21, mis à jour le 13/05/2013 à 16h50

L'Istiqlal de Chabat a fini donc par mettre le PJD à genoux ! Le coup est dur et le parti de la lampe, chef de file du gouvernement, n’en sortira pas indemne. Et pour longtemps ! On retiendra sa naïveté et surtout son incapacité à gérer la forte pression de l’Istiqlal. Et pourtant, le PJD connaît bien le cas Chabat et sa force de frappe. Les PJDistes à leur tête Lahcen Daoudi ne gardent pas de bons souvenirs de leur duel avec le chef de l’Istiqlal à Fès.

L’assurance insolente du PJD

Le PJD, qui jusque-là ne s’est pas encore prononcé officiellement sur la décision du Conseil national de l’Istiqlal de quitter la majorité gouvernementale, donne l’impression d'être secoué par la décision de l'Istiqlal. La formation de Benkirane affiche même une assurance insolente, estiment des observateurs. Ses leaders continuent à dire à tous ceux qui veulent les entendre que l’Istiqlal n’ira pas jusqu’au bout et que la décision du Conseil national n’est qu’un nouveau moyen de pression.

Pis, dans les coulisses du PJD, on souligne qu’il n’y a pas lieu de parler de crise, d’autant plus que s’il est question d’organiser des élections anticipées, le parti de la lampe est convaincu de sa capacité de les remporter sans la moindre difficulté. Bien évidemment, ce n’est pas la version officielle ! Dans cette affaire, c’est Abdelilah Benkirane en personne qui assumera le rôle de porte-parole.

Le PJD a même publié un communiqué express signé par Benkirane pour annoncer cette mesure exceptionnelle prévue dans les statuts du parti. Du coup, toutes les déclarations faites par les responsables du PJD n’expriment que leurs points de vues et n’engagent en rien le parti. La parade est toujours la même au cas où il y a dérapage de la part de certains PJDistes.

En matière de communication, tous les moyens sont bons pour véhiculer cet esprit de sérénité qui règne au sein de la famille PJDiste pour ne citer par exemple que cette info partagée sur la Toile et selon laquelle Benkirane consacre tout son weekend à sa famille. Le message à décrypter est simple : le chef du gouvernement n’est pas sous pression. Drôle de communication au moment où la question qui revient sur toutes les lèvres est de savoir si le Maroc s’achemine vers une crise politique.

Eviter la crise politique à tout prix

L’opinion publique a besoin de réactivité de la part des hommes politiques au pouvoir et des réponses claires par rapport aux scénarii possibles. Bref, elle a besoin d’être rassurée. C’est sous cet angle qu’il faut analyser l’entretien téléphonique entre le roi Mohammed VI et Hamid Chabat, à l’issue de la fin des travaux du Conseil national de l’Istiqlal. 

Dans cet entretien, le souverain, a appelé à ce que les ministres istiqlaliens continuent à exercer leurs fonctions, le temps de faire le point sur la situation. Entre temps, un mémorandum sera remis au souverain, dès son retour au Maroc, et dans lequel l’Istiqlal doit expliquer les raisons de sa décision. Compte tenu de la situation et des enjeux d’une éventuelle dissolution du gouvernement, l’arbitrage royal s’avère nécessaire et vital. L’objectif étant d’éviter à tout prix une crise politique, dont le coût sera énorme pour le pays.

Par Le360
Le 12/05/2013 à 01h21, mis à jour le 13/05/2013 à 16h50