Quand le passeport de «maman France» encourage les attaques contre le Maroc

Le360

La liste des demandeurs de la nationalité française, parmi les vilipendeurs du régime marocain, grossit à vue d’œil. Omar Brouksy, l'autre “opposant“ autoproclamé, veut aussi être naturalisé Français. Focus sur ces Marocains à qui le passeport français donne des ailes pour fondre sur le royaume.

Le 11/06/2016 à 20h10

Encore un nouveau postulant à la nationalité française! Un de plus dans ce qui semble devenir le grand rush vers le sésame miraculeux: le passeport rouge. Le dernier des «opposants» auto-désignés à avoir déposé sa demande de naturalisation est le journaliste Omar Brouksy qui, rappelons-le, s’est fendu en 2014 de ce premier livre racoleur «Mohammed VI derrière les masques» où il a fait appel à des témoins fantômes dans une tentative de percer, comme il le prétendait, «l’intimité d’un pouvoir personnel, celui du 22ème monarque de la dynastie alaouite»! Un flop monumental! Un livre mort-né!

Dans quelles circonstances cet énième candidat à augmenter les rangs de ces Marocains qu’on appelle non sans mépris «Hizb Franssa» (le parti de la France) va-t-il obtenir sa naturalisation ? Comme le mode opératoire est devenu connu, on peut en retracer aisément le cheminement. Il suffit de critiquer le régime à tous crins. Et même quand il ne se passe rien, il est aisé de rassembler une poignée de sit-inneurs en les chauffant à bloc pour faire ses preuves et prétendre au Graal: le passeport rouge. Brouksy est connu par ses talents de metteur en scène. Il créait des dramaturgies à l’aide de peu d’ingrédients.

Il suffit que quinze personnes battent le pavé du boulevard Mohammed V à Rabat en demandant l’annulation d’un concours ou l’obtention d’un poste dans la Fonction publique pour que Brouksy transforme, par l’art à la fois de composer les questions et de souffler les réponses, un sit-in anodin en manifestation contre le régime. Son talent de faiseur de manifestations politiques, il l’a exercé du temps où il officiait au bureau de l’AFP à Rabat. Ses confrères qui se trouvaient rue du Caire, à vingt mètres du boulevard Mohammed V, et qui voyaient autre chose que ce qui était diffusé dans les dépêches signées Brouksy, étaient les premiers à reconnaître son indépassable capacité à l’affabulation.

C’est à cette supposée voix critique du régime, à coups de montages et de trucages, que la France s’apprête à accorder la nationalité française. Une consécration sans doute pour l’intéressé, mais une de plus, de trop. Le passeport rouge est désormais à la portée de n’importe quel vilipendeur du régime et il est souvent acquis n’importe comment.

Plus surprenant! Le décret de naturalisation est signé par des chefs d’Etat, des chefs de gouvernement sur recommandation des ambassades. Quand on mesure les douze travaux herculéens auxquels sont soumis les demandeurs de visas, dont des étudiants et des personnes malades qui ne se déplacent en France que par nécessité médicale, quand on compte le nombre de paperasseries demandées, les allers-retours, voire les humiliations, avec au bout du tunnel un refus, on ne peut être que très surpris par la facilité avec laquelle la nationalité est accordée à de prétendus militants.

La surprise peut même se transformer en étonnement quand cette naturalisation est accordée par des présidents qui ont visité le Maroc, qui connaissent bien le royaume et savent pertinemment que les discours de ces militants et négociants ne correspondent pas à la réalité.

Il ne s’agit pas de pointer un doigt accusateur sur les binationaux mais d’attirer l’attention sur ceux qui redoublent d’hostilité envers le Maroc parce qu’ils se sentent intouchables avec un passeport rouge. Ce passeport devient comme un passe-droit pour se permettre toutes les attaques contre le royaume, avec l’assurance de l’impunité.

Quelle crédibilité accorder à ceux qui sont de tous les mauvais coups contre le Maroc alors qu’ils n’envisagent pas de communauté de vie ou de destin avec ce pays ? Ils y sont comme dans une étape transitoire, avec un plan de repli préparé de longue date. «Si les choses venaient à tourner mal, on les laisserait s’entretuer entre eux», disent-ils en privé. Patriotisme conjoncturel ? Patriotisme d’intérêt ? Patriotisme de second degré ? Patriotisme de passage ?

En tout cas, il est certain qu’il n’y a pas beaucoup de mérite à se proclamer démocrate, réformateur ou militant dans son pays, alors que l’on est prêt à l’abandonner au premier coup de semonce.

Les exemples de ces Marocains à qui le passeport français donne des ailes pour redoubler de virulence envers le Maroc ne manquent pas. Karim Tazi fait des affaires en or au Maroc tout en le critiquant.

Dans le cas où les choses viendraient à basculer, il préserve ses affaires tout en cherchant refuge dans le giron de "maman France".

Zakaria Moumni a voulu racketter le Maroc de 4.9 millions d’euros pour acheter et équiper une salle de sport à Paris. Quand il s’est vu opposer un niet, il a créé une histoire ubuesque, surréaliste. Et pourtant, son histoire a trouvé des oreilles attentives en France. De quoi encourager les versions les plus farfelues sur le Maroc!

Maâti Mounjib a créé un centre pour encourager la rébellion contre l’Etat, moyennant des centaines de milliers d’euros qu’il recevait de l’étranger et transférait sur son compte personnel et celui de ses proches. Et quand, preuves à l’appui, ses malversations ont été établies, l’intéressé a crié au complot du Makhzen et s’est muré dans une soi-disant grève de la faim, en vue de porter les droitdelhommistes de son pays d’adoption à faire pression sur le Maroc.

Mustapha Adib fait intrusion dans la chambre où était alité un général malade et passe son temps à insulter le Maroc, ses responsables et ses institutions avec l’assurance que son passeport rouge lui sert de bouclier contre toute tentative de représailles.

Les exemples de Karim Tazi & Co sont très nombreux. Nous y reviendrons très prochainement parce que cette question est un vrai sujet qui mérite les feux des projecteurs et, peut-être enfin, un débat. Ces exemples se divisent en deux catégories. La première établit ses quartiers en France pour ouvrir le feu sur le Maroc. La seconde prépare des «plans retraite» dorés en France et, en attendant le grand emménagement, elle crache sur la terre qui les nourrit. Omar Brouksy cumule les tares des deux catégories!

Par Ziad Alami
Le 11/06/2016 à 20h10