Quand le Conseil insulaire de Grande Canarie devient porte-parole du Polisario

Antonio Morales.

Antonio Morales. . DR

Le groupe populaire représenté au Cabildo (Conseil insulaire) de Grande Canarie a accusé, hier, samedi 2 mars, le président de cette institution, Antonio Morales, et le conseiller à la solidarité internationale Carmelo Ramírez de transformer le Cabildo en "porte-parole du Polisario".

Le 03/03/2019 à 11h52

La réaction du PP intervient après la réception que les dirigeants de Nueva Canaria (NC) ont réservée, vendredi dernier, au siège du Cabildo de Grande Canarie, au responsable des relations extérieures du Polisario auprès de la Minurso, Mhamed khaddad, et à l'avocat français des séparatistes, Gilles Devers.

Ce n'est pas la première fois que Morales et Ramírez reçoivent des représentants du polisario au siège social du Cabildo, rappelle le PP dans un communiqué relayé par l'agence Efe.

Déjà, en février 2016, le "drapeau sahraoui" avait été hissé aux portes du Cabildo en présence du soi-disant ministre des Affaires européennes de la prétendue "RASD".

De même, en juin 2017, Morales et Ramírez, accompagnés de la conseillère insulaire de NC Inés Miranda, avaient reçu à la Casa Palacio le représentant du Front Polisario à l'ONU, Bujari Ahmed, et Aminetu Haidar, qui s'étaient rendus en Grande Canarie pour organiser une conférence dans le Cabildo sur la situation du Sahara, rappelle le PP.

Quelques mois plus tard, en mai 2018, Ramírez avait également participé à une conférence de presse au siège de Cabildo avec le soi-disant ministre sahraoui des "zones occupées du Sahara occidental", Bachir Mustapha Sayed, pour évoquer "la situation du conflit au Sahara occidental et la violation des droits de l'homme dans les territoires occupés par le Maroc", ajoute-t-on.

Le PP rappelle également les déclarations "honteuses" de Ramírez en mars de 2018 lorsqu'il avait menacé la compagnie aérienne Binter Canarias qui opère des vols réguliers vers Laâyoune et Dakhka.

Ces déclarations, selon le PP, constituent un "harcèlement intolérable" qui a "terni gravement l'image et l'économie canarienne.

Le PP qualifie ainsi d'"une grave irresponsabilité et une ingérence politique inacceptable" les tentatives de Morales et Ramirez de s'arroger des compétences en matière de politique étrangère relevant du gouvernement central espagnol, en exerçant le rôle de "petits chefs d'Etat".

Le Parti populaire souligne que le gouvernement formé par NC, PSOE et les autres représentants du Cabildo de Grande Canarie "se soucie plus de défendre les intérêts politiques et économiques du Front Polisario que de veiller au bien-être de toute la population de l'île de Grande Canarie, qui devrait être sa préoccupation maximale et sa principale priorité".

Par Youssef Bellarbi
Le 03/03/2019 à 11h52