Quand Lahlimi déplore la marginalisation du HCP par les gouvernements

Le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami.

Le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami. . DR

Revue de presseKiosque360. Lors de la présentation du plan d’actions de son institution pour la période à venir, le Haut-commissaire au plan a clairement déploré que le rôle du HCP est marginalisé par les différents gouvernements qui se succèdent. Cete article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath al Maghribia.

Le 05/07/2022 à 19h52

Les différents gouvernements qui se sont succédé ces dernières années au Maroc ont sous-estimé le rôle du Haut-commissariat au plan (HCP). C'est l'affirmation qui a été faite par son patron, Ahmed Lahlimi. Il en a fait part, sans langue de bois, lors de la présentation du plan d’actions du HCP pour la période 2022-2025 et que beaucoup qualifient comme un tournant pour l’organisme.

Les propos d'Ahmed Lahlimi ont été rapportés par Al Ahdath al Maghribia dans son édition du mercredi 6 juillet. Pour le Haut-commissaire au plan, les gouvernements sous-estiment son institution tout simplement parce qu’ils ignorent l’importance que revêtent les missions dont elle a la charge. Poursuivant dans sa critique envers les différentes formations gouvernementales qui ont dirigé le pays ces dernières années, Ahmed Lahlimi explique qu’il a été difficile à ces dernières de comprendre l’importance d’une évaluation par une institution indépendante des politiques publiques, car ceci contribue à l’amélioration des performances et des réalisations des gouvernements. Cela renforce aussi leur crédibilité envers les organismes internationaux.

Toujours d’après Al Ahdath Al Maghribia, la sortie du Haut-commissaire au plan a également mis le doigt sur l’une des problématiques majeures auxquelles l’établissement doit faire face: sa dépendance au budget de l’Etat. En effet, le HCP ne dispose pas encore d’un budget indépendant, ce qui constitue une entrave à son fonctionnement. L’exemple donné ici est celui des ressources humaines, auxquelles le HCP ne peut servir que de «modestes» salaires.

Cela l’empêche donc d’attirer les meilleurs profils ou de retenir ceux dont ils disposent déjà, surtout qu’il existe une forte demande extérieure pour les lauréats des instituts supérieurs comme l’INSEA et l’ESI. Les cadres formés au sein des services du HCP se retrouvent ainsi proie à un détournement au profit d’autres organismes nationaux et internationaux. Pour mesurer l’ampleur de cette problématique, des chiffres sont avancés. Le HCP a, selon la même source, enregistré durant les cinq dernières années un besoin en recrutements de 168 postes alors que les départs en retraite prévus pour la période 2022-2025 s’élèvent à 472.

Dans le même sens, la dernière étude de gestion prévisionnelle des emplois menée par l’organisme fait état d’un besoin en moyenne de 90 nouvelles recrues par an sur la période 2022-2025.

C’est dire que le HCP a non seulement accumulé un déficit en ressources humaines qualifiées ces dernières années, mais que celui-ci s'accroît davantage avec les besoins en nouvelles compétences et qualifications pointues pour accompagner aussi bien son programme de modernisation et de transformation digitale que les attentes des nouvelles missions de coordination stratégique des politiques publiques et d’accompagnement de la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement.

Par Fayza Senhaji
Le 05/07/2022 à 19h52