Quand Ilyas El Omari tente d'expliquer la situation à Al Hoceima

DR

Ilyas El Omari révèle ne pas être surpris par les événements du Rif. Au contraire, dit-il, il s’y attendait. Quant à la gestion de la région par son parti, elle est confrontée au manque flagrant de moyens. A ses yeux, le seul coupable est l’ancien gouvernement.

Le 14/06/2017 à 08h37

Ilyas El Omari, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) et président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, était, ce mardi 13 juin, l’invité de l’émission «Daif A Aoula» sur la première chaîne. La veille, il avait promis sur page facebook de faire le grand déballage.

Le leader du PAM, parti qui gère la majeure partie des communes du Rif, déclare que «la situation à Al Hoceima n’est ni normale ni anormale. Ce qui s’y passe, je m’y attendais, tant la gestion des politiques publiques laisse à désirer». L’homme qui ne cesse de nourrir la polémique depuis le début des incidents d’Al Hoceima va plus loin en affirmant que «notre pays est en danger».

Pour lui, la mort tragique de Mohcine Fikri, le poissonnier qui a été broyé par une benne à ordures, n’est que le déclencheur des événements du Rif. Et de faire endosser la responsabilité de ces incidents à l’ancien gouvernement. «Au moment où le Rif était en ébullition, on était à Rabat en train de discuter des portefeuilles ministériels», ironise le patron du PAM.

Le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima a rappelé avoir adressé une correspondance, le 26 octobre, à Abdelilah Bekirane, alors chef du gouvernement. Lequel lui a répondu qu’il n’avait pas le droit de lui écrire en tant que président de région. Il regrette surtout que le gouvernement n’ait pas accordé à la région les deux milliards de dirhams qui lui étaient promis. «Si nous avions honoré nos engagements, nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui», a-t-il ajouté.

Le leader PAMiste a par ailleurs demandé la constitution d’une commission d’enquête au sein du Parlement pour enquêter sur la non-tenue des engagements du gouvernement. D’autant que, affirme-t-il, les deux milliards promis en 2016 n'ont jamais été alloués à la région.

«Le seul qui a mené des actions concrètes, c'est le roi Mohammed VI. Nous ne l’avons pas suivi», a-t-il reconnu. Et d’affirmer: «Tous les présidents de commune estampillés PAM sont prêts à aller devant la justice s’il s’avère qu’il y a des manquements dans l'exercice de leurs fonctions».

Et comme on s’y attendait, Ilyas El Omari a consacré une partie de son intervention à Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la politique de la ville. Ce dernier avait dit: «Au Rif, Ilyas El Omari fait partie du problème et non de la solution».

El Omari a traité Benabdallah d’«Al-Sahhaf», allusion faite à l’ancien ministre de l’Information irakien sous Saddam Hussein, Mohamed Saïd Al-Sahhaf. «Ce Monsieur a passé un siècle au gouvernement. On lui a retiré des prérogatives et on lui en accordé d’autres, mais il n’a jamais tenu ses engagements ni assumé ses responsabilités».

Par Abdelkader El-Aine
Le 14/06/2017 à 08h37