Quand Federica Mogherini dit «suivre de près la situation des droits de l’Homme au Maroc»

Dr

La Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, s’alarme et affirme «suivre de près la situation des droits de l’Homme au Maroc». Décryptage.

Le 10/09/2019 à 14h02

Mme Mogherini comprend trop bien le sens des mots pour les employer au hasard. Ce n’est toutefois pas l’impression que donne la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères en affirmant «suivre de près la situation des droits de l’Homme au Maroc».

L’occasion de cette déclaration à tout le moins déplacée est la question qui a été posée à la cheffe de la diplomatie européenne par le Groupe des Verts au sujet du décès accidentel de Sabah Osman, dans la foulée des célébrations du sacre de la sélection algérienne dans la nuit du 19 au 20 août dernier à Laâyoune.

Est-il besoin de rappeler à Mme Mogherini les circonstances de ce décès occasionné plutôt par des nervis séparatistes téléguidés à partir de Tindouf, quand ils se sont immiscés au milieu des foules en liesse sorties spontanément célébrer le sacre algérien pour fomenter des incidents qui, faut-il l’occulter, ont fait aussi des dizaines de blessés parmi les forces de l’ordre? Faut-il pour cela s’alarmer et généraliser en affirmant «suivre de près la situation des droits de l’Homme au Maroc»?Au moment où l’on s’attendait à ce qu’elle se prononce sur le cas précis des détenus d’opinion, enlevés mi-juin dernier à Tindouf, pour avoir simplement exprimé leur opposition à la direction du front séparatiste du polisario, ou encore sur les arrestations et les détentions arbitraires parmi les manifestants anti-régime algérien, Mme Mogherini préfère placer l’aiguille du côté du Maroc où la situation est pourtant de loin meilleure que celle prévalant chez le voisin de l’est.

Au nom de quelle logique se permet-elle ainsi de s’alarmer sur la situation au Maroc et passer sous silence les violations pourtant gravissimes perpétrées chque jour que Dieu fait par la mafia vert-kaki? 

Les diplomates vous le diront: l’expression «suivre de près» a une connotation d’autant plus grave qu’elle est souvent associée à des situations préoccupantes du point de vue du droit international.

Elle ne saurait aucunement s’appliquer au Maroc, qui fait en tout cas mieux en matière de respect des droits de l’homme à l’échelle de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Pourquoi Mogherini s'est-elle alors permis cet abus de langage au détriment du Maroc? 

Une chose, cela étant, reste sûre: la sortie de Mogherini ne doit pas rester sans réponse. Une mise au point vigoureuse de la part des autorités marocaines s'impose. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 10/09/2019 à 14h02