Putsch manqué contre Erdogan: Ankara exprime sa gratitude au Maroc

Mustapha Ramid, ministre d'État chargé des droits de l'Homme.

Mustapha Ramid, ministre d'État chargé des droits de l'Homme. . DR

Revue de presseKiosque360. Lors d’une réunion avec une délégation de parlementaires turcs, le ministre d’Etat a affirmé, en substance, que si le coup d’Etat de juillet avait réussi, cela aurait encouragé "certaines parties" à fermer la parenthèse du PJD.

Le 14/07/2017 à 22h52

Le ministre d’Etat, chargé des droits de l’Homme, n’a pas hésité à lier le sort du gouvernement El Othmani aux «succès futurs» du président turc, Recep tayyip Erdogan. Mustapha Ramid a fait cette déclaration devant une délégation de parlementaires turcs en visite au Maroc, affirme le quotidien Assabah dans son édition de ce week-end des 15 et 16 juillet. Le ministre d’Etat qui recevait cette délégation dans les locaux de la Primature, a ajouté, précise la même source, que la réussite du coup d’Etat de juillet dernier aurait pu encourager d’autres traitres et aventuriers» à fermer la parenthèse du PJD.

Le ministre, explique le journal, faisait sans doute allusion à une hypothétique tentative de contourner les résultats des élections législatives du 7 octobre dernier. Selon des sources citées par le journal, Mustapha Ramid n’a pas manqué, non plus, de confier aux députés turcs combien ses «frères» du PJD appréhendaient cette tentative de putsch à Ankara. "Paniqués", a notamment ajouté Ramid, ses «frères» membres et dirigeants du PJD ont vécu des moment difficiles au cours de ces quelques heures qu’a duré cette tentative de coup d’Etat. En ce sens, le ministre ne s’est pas empêché de comparer la situation que ses «frères» ont traversé à celle qu’ont vécu, à des milliers de kilomètres, leurs homologues de l’AKP turc.

Le ministre qui a salué les réalisations du pouvoir turc depuis cet événement, a, par ailleurs, rappelé à ses invités que le Maroc était parmi les premiers pays à avoir condamné cette tentative avortée de putsch. Il a également rappelé que le Maroc a aussitôt entrepris de fermer les écoles relevant du Mouvement de Fethullah Gülen, après que cette organisation, impliquée dans la tentative du coup d’Etat, eut essayé de s’infiltrer au sein de la société marocaine.

Pour sa part, le chef de la délégation turque a précisé que l’objectif du Mouvement Gülen, en tentant de renverser le régime turc était de faire de la Turquie un exemple à suivre dans le cadre d’un grand projet de reconfiguration et de réorganisation du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. 

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, abordant également ce sujet dans son édition du week-end, a rapporté des propos de l’ambassadeur turc à rabat dans lesquels le diplomate qualifie la réaction du Maroc, à la suite de cette tentative de putsch, d’«exemplaire». Une réaction exemplaire, à-t-il précisé, dans le sens où le Maroc n’a pas seulement dénoncé ce coup d’Etat avorté, mais il a également procédé à la fermeture et à l’interdiction des écoles Al Fatih.

Le diplomate turc est revenu sur les circonstances de cet événement dans une conférence de presse qu’il a tenue à l’ambassade. Il a rappelé que le procès des putschistes est toujours en cours. De même que les enquêtes et les procédures administratives et légales sont, également, toujours en cours. L’ambassadeur a, par ailleurs, rappelé que la tentative de coup d’Etat a fait 250 morts dont un ressortissant marocain.

Par Amyne Asmlal
Le 14/07/2017 à 22h52