Promotion nationale: le scandale budgétaire

Séance plénière dans l'hémicycle du Parlement du Royaume. 

Séance plénière dans l'hémicycle du Parlement du Royaume.  . DR

Revue de presseKiosque360. Une conseillère parlementaire fait état de fraudes sur les cartes et le budget de la Promotion nationale. Le ministre délégué à l’Intérieur, qui réfute ces accusations, lui reproche d’«être allée trop loin».

Le 28/11/2018 à 18h32

La Promotion nationale qui relève du ministère de l’intérieur, à ne pas confondre avec l’Entraide nationale qui dépend, elle, du ministère de la Solidarité sociale, est de nouveau pointée du doigt. En effet, un scandale budgétaire a été relevé par une parlementaire de l’UMT à la deuxième Chambre, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 29 novembre.

D’après la conseillère parlementaire, citée par le journal, ce département aurait été transformé en «vache à lait» par certains responsables. Une réflexion qui lui valu une mise au point du ministre délégué à l’Intérieur.

C'est lors d’une question orale adressée au ministre de l’Intérieur que la syndicaliste Ouafae El Qadi a notamment reproché au ministère d’ignorer le nombre de femmes et d’hommes qui travaillent pour la Promotion nationale, puiqu'il «existe une fraude sur le nombre des cartes délivrées et sur les montants alloués à ce département».

Le ministre a été quelque peu agacé par ces propos, souligne le journal: «En parlant de fraude, vous allez trop loin, car il n’en est rien», lui a-t-il rétorqué. Suite à quoi, le ministre délégué et la parlementaire on eu un échange quelque peu tendu. 

Poursuivant son intervention, la conseillère a également parlé des inégalités salariales dont souffrent les agents de la Promotion nationale. Ces derniers peuvent travailler jusqu’à 40 ans d’affilée avec le même salaire, soit 1.500 dirhams par mois et même moins, chose qui n’existe nulle part dans le monde, s’indigne-t-elle.

De plus, les agents de la Promotion nationale, relève-t-elle, ne disposent ni de protection sociale, ni d’assurance maladie, ni de retraite et encore moins de vacances et de congé maternité. Ils bénéficient bien, depuis quelque temps, du régime du RAMED, mais cela reste insuffisant, précise-t-elle. D’autant qu’ils bénéficient de ce régime au même titre que les personnes sans revenus et en situation de vulnérabilité, alors qu’on parle bien de salariés permanents, clame-t-elle.

Abordant le même sujet, écrit le journal, un conseiller de l’Istiqlal, issu des provinces sahariennes, a mis en garde le ministère de l’Intérieur contre les «pratiques de certains walis et gouverneurs qui procèdent au retrait des cartes de la Promotion nationale dès que le bénéficiaire décède, privant ainsi ses ayants droit d’en bénéficier à leur tour». Ce qui, d’après ce conseiller cité par Assabah, risque de dégrader la situation sociale dans ces régions.

Par ailleurs, conclut le journal, les magistrats de la Cour des comptes ont bien fait le tour de tous les départements ministériels et établissement publics mais, pour des raisons «inexpliquées», ils n’ont jamais approché ce département.

Par Amyne Asmlal
Le 28/11/2018 à 18h32