Projet de loi sur la grève: la contestation monte encore d'un cran

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Revue de presseKiosque360. La contestation contre le projet de loi sur la grève, que le gouvernement vient de transmettre au Parlement, ne désenfle pas. En plus des syndicats nationaux, des représentations syndicales internationales appellent l'Exécutif à renoncer à cette version du texte.

Le 08/08/2019 à 19h11

La tension qui marque le processus de finalisation et d’adoption du projet de loi sur la grève se renforce chaque jour un peu plus. Et, désormais, ce ne sont plus le gouvernement et les centrales syndicales qui s’affrontent à ce sujet, mais des parties externes qui viennent s’en mêler.

Dans son édition du vendredi 9 août, Al Ahdath Al Maghribia indique que la Confédération syndicale internationale (CSI) a, à son tour, adressé une missive au gouvernement marocain, l’appelant à retirer la version du projet de loi sur la grève déposée au Parlement. Cette lettre n’est pas la première du genre, rappelle le quotidien, vu que l’Union internationale des industries et la fédération américaine du travail avaient également saisi l’Exécutif dans le même objectif.

Ces organismes appellent le gouvernement à respecter certaines dispositions internationales en lien avec les droits des travailleurs. Est cité, pour exemple, le fait que tout texte sur la grève doit être élaboré en parfaite concertation avec les représentations syndicales et les représentants du patronat. De même, le texte est accusé d’introduire une pénalisation du travail syndical, considéré pourtant comme un des droits sacrés des travailleurs.

Dans sa lettre au gouvernement, le CSI dit avoir été informé du fait que le gouvernement souhaite faire adopter ce texte et mettre les travailleurs devant le fait accompli. 

Le journal précise que des sources proches du ministre de l’Emploi ont exclu toute possibilité de retirer ce texte, justifiant cela par le fait que le sort du projet de loi est désormais entre les mains du Parlement. 

La même source ajoute que la volonté du gouvernement est de faire adopter le projet de loi durant la prochaine session parlementaire. En même temps, les représentations syndicales s’apprêtent à relever d’un cran leur contestation pour le bloquer. Certains syndicats ont déjà mis en place un programme de contestation dont le déploiement est prévu, progressivement, à partir de la prochaine rentrée sociale.

En attendant de voir ce qu'il adviendra de ces programmes de contestation, force est de constater que le processus d’adoption du projet de loi sur la grève risque de se dérouler dans un climat très tendu entre le gouvernement et les syndicats, surtout que ces derniers semblent désormais disposer d’un soutien à l’échelle internationale sur ce dossier.

Par Fayza Senhaji
Le 08/08/2019 à 19h11