Prisons. Tamek met fin à tout contact avec l’AMDH

Mohamed Saleh Tamek, Délégué général de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion.

Mohamed Saleh Tamek, Délégué général de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion.

La Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a réagi au rapport établi par l’AMDH sur le volet des prisons et décidé de suspendre toute forme de collaboration avec cette ONG. Les explications.

Le 26/04/2016 à 07h19

La Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a considéré que le rapport annuel établi par l'Association marocaine des droits humains (AMDH) au titre de 2015, dans son volet relatif à la situation des prisons marocaines, a "contenu de nombreuses allégations et des assertions erronées, qui n'ont rien à voir avec l'action juridique sérieuse et responsable, à l'instar de l'assertion faisant état de 120 cas de décès, dont 19 pour des raisons ambiguës".

En ce qui concerne les cas de décès au sein des établissements pénitentiaires, 80% de ces cas concernent des personnes qui souffraient, de leur vivant, de maladies chroniques et incurables, et qui ont toutes bénéficié d'un suivi médical, tant au sein de l'établissement pénitentiaire qu'au sein des hôpitaux publics, indique un communiqué de la DGAPR.

Dans ce sens, la Délégation affirme qu'aucun cas de décès n'a été enregistré pour cause de torture ou de négligence médicale en 2015, conformément aux résultats de l'autopsie que subissent toutes les personnes décédées, sur instructions du parquet général compétent, relevant que 82% des décès sont survenus dans les hôpitaux publics et non pas à l'intérieur des établissements pénitentiaires.

Selon la même source, 66% des cas de décès recensés au niveau des différents établissements pénitentiaires concernent des personnes condamnées à des peines inférieures à 18 mois et sont survenus prématurément, ce qui dénote que ces décès n'ont rien à voir avec les conditions d'incarcération, mais sont liés plutôt à des maladies antérieures à l'admission des victimes au sein des établissements pénitentiaires.

Le taux de décès au sein des établissements pénitentiaires, qui atteint 2 pour mille, reste inférieur par rapport au taux enregistré au niveau national qui est estimé à 5.6 pour mille, ce qui témoigne, note le communiqué, des efforts consentis par la DGAPR en vue de faire bénéficier l'ensemble des pensionnaires de la surveillance médicale et ce, en partenariat avec le département concerné.

La DGAPR demeure consciente du problème de surpopulation et de ses répercussions sur les conditions d'emprisonnement, soutient le communiqué, affirmant, toutefois, que le nombre des établissements concernés par ce phénomène reste limité et que la Délégation s'emploie à en alléger l'ampleur, en procédant à la construction de nouvelles prisons, en attendant l'adoption des peines alternatives.

Elle a également exprimé son souci de préserver la relation de proximité entre les détenus et leurs proches, prenant en considération la nécessité de les maintenir à la disposition des juridictions compétentes.

La DGAPR, fait remarquer le communiqué, combat toutes formes de mauvais traitement ou de pratiques illégales, en prenant toutes les mesures nécessaires à l'encontre de quiconque attente aux droits fondamentaux et humanitaires des détenus, de même qu'elle agit activement avec la Justice concernant toutes les affaires qui lui sont soumises dans ce domaine.

Le communiqué indique que le rapport de l'AMDH, qui a considéré que la nourriture servie aux détenus reste "faible sur les plans quantitatif et qualitatif", n'est que pure allégation et propos à l'emporte-pièce, ajoutant que la DGAPR a confié cette prestation à des sociétés spécialisées dans le domaine de la restauration collective, de même qu'elle procédé à l'augmentation des calories réservées à chaque détenu.

Ces mesures ont eu pour effet une amélioration remarquable de la quantité, la variété et la qualité de la nourriture réservée aux pensionnaires des différents établissements pénitentiaires, poursuit le communiqué.

"Cette association, qui prétend la défense des droits de l'Homme, opère d'une manière sélective en ce qui concerne les prisons, en prenant la défense de certains cas particuliers, comme si le reste des pensionnaires des établissements pénitentiaires ne répondaient pas aux critères requérant son intervention", explique encore la DGAPR.

"Pour ces motifs, et étant donné que le rapport de l'AMDH comporte des généralités qui n'ont rien à voir avec l'observation objective et neutre de ce qu'elle avance comme violations des droits de l'Homme dans les prisons, la DGAPR a décidé de rompre tout contact avec cette association et de ne pas répondre à ses correspondances et requêtes formulées sur les plans central et régional, ainsi qu'au niveau de toutes ses sections", conclut le communiqué.

Le 26/04/2016 à 07h19