Prison de Ras El Ma: clash entre l’administration et le CNDH

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Revue de presseKiosque360. L’affaire de la fuite d’un enregistrement de Zefzafi en prison a déclenché une guéguerre entre l’administration pénitentiaire et le CNDH. Ce département accuse le Conseil de contre-vérités, d’alignement sur les thèses des détenus et de mépris pour les fonctionnaires de la prison.

Le 14/11/2019 à 20h05

La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) est décidée à mettre toute la lumière sur la fuite des propos de Nacer Zefzafi en prison. Après la publication de plusieurs communiqués répondant à certaines contre-vérités sur cette affaire, la DGAPR a diffusé, mercredi dernier, un communiqué auquel elle a joint les photos des fonctionnaires ayant été agressés par les prisonniers précités dans l’enceinte de la prison «Ras el Ma» de Fès. Cette énième sortie répond au communiqué que le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) avait publié la semaine dernière dans lequel il relate les conditions de détention de Zefzafi et compagnie.

Ces incidents ont poussé la DGAPR à révoquer le directeur de la prison et à sanctionner les détenus incriminés conformément aux lois en vigueur dans les établissements pénitentiaires. Le communiqué de la DGAPR vise notamment à démonter point par point les constats du CNDH tout en l’accusant de se ranger du côté des prisonniers en éludant la violence subie par les fonctionnaires. D’autant, ajoute le même document, que «la commission relevant du CNDH n’a diligenté aucune enquête pour connaître les préjudices subis par les fonctionnaires agressés. Un comportement qui dénote un mépris incompréhensible envers le droit des fonctionnaires à la considération et à la protection», martèle la DGAPR.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 15 novembre, que la DGAPR réfute les termes utilisés par le CNDH quand il parle «d’altercations entre les détenus et les fonctionnaires». Le Conseil oublie, ajoute le communiqué, qu’il s’agit: «d’une administration à caractère sécuritaire régie par les lois et où les prisonniers sont sommés d’exécuter les ordres des fonctionnaires. Ce faisant, les détenus incriminés sont coupables d’insurrection, de désobéissance et d’agression contre des fonctionnaires dont ils ont déchiré l’uniforme officiel».

Les responsables de la Délégation ne décolèrent pas et attaquent certains sites électroniques qui ont exploité «des qualificatifs incompatibles avec la réalité des faits employés par le CNDH qui a, de surcroit, omis de faire part d’autres constats qu’il a faits lors de son inspection».

Par ailleurs, la DGARP considère que plusieurs parties ont essayé d’exploiter politiquement la fuite de cet enregistrement. Or, ajoute le communiqué, dès le déclenchement de cette affaire fin octobre dernier, l’administration pénitentiaire s’est empressée de diligenter une enquête et de faire le suivi de ce dossier. Les conclusions de ces investigations ont permis de découvrir l’existence d’un manquement professionnel grave de la part du directeur de la prison et de certains fonctionnaires. Des sanctions ont été prises contre le directeur qui a été révoqué et trois fonctionnaires ont été suspendus en attendant leur déferrement devant le conseil de discipline. Quant aux détenus incriminés, ils ont été repartis sur plusieurs prisons, interdits de visite familiale et de communications téléphoniques pendant 45 jours en application de la loi, conclut le communiqué de la DGARP.

Par Hassan Benadad
Le 14/11/2019 à 20h05