Prémices d’une crise entre Nouakchott et le Polisario

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz.

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz. . DR

Le dénommé Mohamed Salem Ould Salek, soi-disant «chef de la diplomatie de la RASD», a traité de «traîtres» des symboles mauritaniens pour leur proximité avec le Maroc, hier lundi 2 juillet à Nouakchott, en marge du 31e sommet de l’UA. Les Mauritaniens exigent des excuses.

Le 03/07/2018 à 14h10

Serait-ce le début de la fin du rapprochement entre la Mauritanie de Mohamed Ould Abdelaziz et l’entité chimérique «RASD»? Les informations en provenance de Nouakchott, ville hôte du 31e sommet de l’Union africaine, portent en tout cas à le penser. Et pour cause, les propos diffamatoires et incroyablement virulents débités hier lundi 2 juillet par le dénommé Mohamed Salem Ould Salek, soi-disant «ministre sahraoui des Affaires étrangères», à l’encontre des symboles de la résistance et de l’indépendance de la République islamique de Mauritanie.

«Horma Ould Babana, premier député mauritanien à s’être retiré de l’Assemblée nationale française (avant l’indépendance), en protestation contre l’occupation sioniste de la Palestine, se voit traiter de "traître" par Ould Salek!», s’indigne un confrère mauritanien, Mohamed Val Cheikh de son nom, en interaction avec une impressionnante levée de boucliers populaire soulevée par les propos injurieux du dirigeant séparatiste.

«L’atteinte aux symboles nationaux est une atteinte à la Mauritanie, peuple et gouvernement confondus», explique le journaliste mauritanien, en ajoutant: «Le responsable sahraoui doit immédiatement présenter des excuses au peuple mauritanien et retirer ses propos provocateurs».

Pour rappel, Horma Ould Babana était un compagnon de libération du leader istiqlalien Allal El Fassi et avait trouvé au Maroc refuge et soutien auprès de feu le roi Mohammed V, du temps où la Mauritanie était encore sous occupation française. 

Idem pour cet autre symbole de la résistance mauritanienne, Mohamed Val Oudl Omeir, qui donne son nom à l’un des principaux boulevards de Rabat, où il avait trouvé aussi refuge et réconfort à l’aube de la naissance de l’Etat mauritanien.

L’attaque du dirigeant séparatiste contre des symboles mauritaniens serait en effet justifiée par leur proximité historique du Royaume du Maroc, où ils étaient toujours chaleureusement accueillis et soutenus.

Pour conclure, une question: le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, va-t-il interagir avec son peuple et riposter aux propos attentatoires du dirigeant séparatiste? 

Aux dernières informations, des sources mauritaniennes n'excluent pas que la "question" soit débattue jeudi prochain lors du prochain Conseil de gouvernement.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 03/07/2018 à 14h10