Pourquoi tout ce qu’a dit Messahel contre le Maroc est archi-faux

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. . DR

Dans sa sortie ubuesque, le ministre algérien des AE s’est attardé sur les investissements étrangers, affirmant que Doing Business classe l’Algérie comme premier pays en la matière et insultant au passage le Maroc, ainsi que la Tunisie et l’Égypte. Or, ses propos sont faux. En voici la preuve.

Le 22/10/2017 à 18h26

Aucun pays de la région ne trouve grâce aux yeux d’Abdelkader Messahel. Sa sortie, en fin de semaine, devant les opérateurs économiques de son pays, a certes réservé la part belle au Maroc, dont il a accusé les banques et la compagnie aérienne de n'être prospères que grâce à l’argent de la drogue. Le Maroc semble ainsi cristalliser toute la haine que voue Massahel à tous les pays voisins. Car le ministre s’en est également pris à des pays comme la Tunisie et l’Égypte. «L’Égypte a de gros problèmes économiques et passe son temps à prêter (entendez, emprunter) de l’argent… La Tunisie a des difficultés énormes… Le Maroc est une zone de libre-échange pour des sociétés françaises qui viennent, s’installent et font travailler quelques Marocains. Pour Doing Business, il n'y a que l’Algérie», résume ainsi le ministre des Affaires étrangères.

Sauf que c’est faux.

Le rapport Doing Business 2017 de la Banque mondiale a classé le Maroc au 68e rang parmi 190 économies. Le pays est 1er en Afrique du Nord, 3e en Afrique et 4e au niveau de la région MENA.

Référence essentielle pour les investisseurs, les bailleurs de fonds, les autres institutions internationales et les agences de notation, ce rapport indique que le Maroc a amélioré son classement international de 29 places, passant du 97e rang en 2012 au 68e actuellement. Sur le plan africain, le Maroc a réussi à améliorer son classement continental de cinq places, passant de la 8e position en 2012 à la 3e place dans le classement actuel, derrière l'île Maurice (49e) et le Rwanda (56e), et devançant l'Afrique du Sud (74e), la Tunisie (77e), l'Égypte (122e) et le Sénégal (147e). Ceci, alors que l’Algérie est classée au 156e rang mondial.

Le Maroc avance donc et même la Tunisie et l’Égypte, «en difficulté», arrivent à faire mieux que l’Algérie. En 2016, et dans le même classement Doing Business, le Maroc était arrivé à la 75e place au niveau mondial. L’Algérie, elle, était à la 163e position. On retiendra que la Tunisie était arrivée cette année-là en 74e position, soit devant le Maroc, et que l’Égypte était arrivée 131e devant l’Algérie. Le Maroc avait gagné 5 places au passage. «La région Moyen-Orient et Afrique du Nord est celle qui a le plus faible niveau de transparence et de participation du public à l’élaboration des réglementations, à l’exception notable du Maroc», lit-on dans le rapport Doing Business 2016.

Le classement Doing Business 2015 élaboré par la Banque mondiale classait le Maroc à la 71e place sur 189 pays. Le précédent classement, celui de 2014 plaçait le Maroc à la 87e place. L’Algérie, elle, était 154e en 2015 et 147e en 2014. La Tunisie était 60e en 2015 et 56e en 2014. L’Égypte était 112e en 2015 et 113e en 2014.

Autant dire que le ministre algérien pèche par sa grande ignorance et son peu de maîtrise des sujets qu’il évoque. Reste aussi la manière. Son discours à l’égard du Maroc est indigne. Les propos qu’il tient à l’égard des pays voisins le sont tout autant. Comment un ministre des Affaires étrangères, censé travailler nuit et jour pour améliorer l’image de son pays, peut-il, avec des propos dignes des cafés du commerce, salir à ce point cette même image?

L’Algérie est-elle à ce point en panne de compétences pour désigner un responsable aussi ignorant ne disposant pas du minimum de savoir, de savoir-faire et de savoir-être que lui impose son poste? Une chose est sûre, jamais un responsable algérien, même dans les temps les plus troubles des relations entre les deux pays, n’est tombé aussi bas. Dommage pour un pays qui a certes du potentiel mais qui renvoie une piètre image de lui-même, celle d’une nation en déconfiture!

Par Tarik Qattab
Le 22/10/2017 à 18h26