Polisario et trafiquants de drogue: les liaisons dangereuses

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Revue de presseKiosque360. Dans les provinces du sud du royaume, la marine royale et les différentes forces de sécurité font actuellement face à une vague sans précédent de trafic de drogue sur l’axe côtier sis entre Dakhla et les côtes mauritaniennes. Une «Polisario connection» a été mise à nu.

Le 21/05/2019 à 22h29

Une puissante mafia s’active, ces derniers temps, pour transformer la région de l’extrême sud du Maroc en véritable plaque tournante du trafic international de drogue. Opérant sur le tronçon de la côte atlantique séparant Dakhla et la frontière mauritanienne (410 km), cette mafia, d’après les informations rapportées par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 22 mai, utilisait le petit corridor de la zone tampon à la frontière maroco-mauritanienne pour remettre des tonnes de drogue à des milices du Polisario, chargées d’écouler ces cargaisons dans le grand désert.

Deux opérations distinctes menées par la gendarmerie et la marine royale ont permis l’arrestation, la semaine dernière, de plusieurs éléments de cette mafia dans la zone de Aïn El Bida, au sud de Dakhla. Lors de la plus récente opération, la gendarmerie royale a stoppé un tout-terrain de marque Nissan Patrol, avec deux individus à bord. En plus d’être doté d'une fausse plaque minéralogique, ce véhicule transportait une tonne et demie de chira et, pire, une arme à feu de type Kalachnikov, avec deux chargeurs dont l’un contenait encore une quinzaine de balles réelles. Tout un butin qui dénote du professionnalisme et de la dangerosité de cette mafia, explique Al Ahdath.

La seconde opération, qui a eu lieu le 16 mai courant, revient à la marine royale qui a intercepté une pirogue de pêche qui se dirigeait des côtes de Dakhla vers le sud. Elle a découvert à son bord une cargaison de 100 kg de chira cachée dans des tonneaux en plastique, ainsi que 600 litres de carburant et deux moteurs de 40 et 60 CV.

Les trois jours qui séparent ces deux interceptions de cargaisons de drogue posent moult questions. Pourquoi cette fréquence rapprochée et inattendue dans cette zone et dans ce contexte politico-diplomatique particulier dans la région? Quelle était la destination exacte de ces cargaisons en plein Ramadan? Qui se cache derrière ces actes criminels?

Pour Al Ahdath toutes les pistes de réponse à ces questions mènent directement au Polisario. Pour des raisons évidentes. Tout d’abord, il est quasi certain que le no man’s land de «Kandahar», situé dans la zone tampon, sert de premier lieu de débarquement de la drogue. A partir de là, la zone située entre le mur marocain de défense et les frontières avec la Mauritanie reste l'unique passage par lequel cette drogue peut passer. La drogue étant convoyée par le Polisario, l’Algérie, qui voit ces cargaisons transiter par le sud de son territoire, ferme les yeux sur les actions répréhensibles de son protégé, dont les dirigeants encaissent une importante «taxe de convoyage». En nature et en espèces sonnantes et trébuchantes.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 21/05/2019 à 22h29