PJD: Benkirane rappelle à l'ordre les partisans d'El Othmani

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD).

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD). . Dr

Le numéro 1 du PJD, tout auréolé d'une recommandation pour un troisième mandat à la tête du parti, a lancé lundi 16 octobre une mise en garde visant ceux qui veulent "détruire le parti en interne", autrement dit les militants qui s'opposent à sa reconduction lors du congrès de décembre prochain.

Le 17/10/2017 à 10h40

Par "ceux qui veulent détruire le parti", le secrétaire général du parti de la Lampe désigne assurément les proches de Saâd-Eddine El Othmani, à savoir les ministres PJDistes opposés à un troisième mandat de Benkirane. Ils l'ont indirectement fait savoir après la recommandation émise dimanche par la commission des statuts et des procédures issue du PJD.

Lundi soir, le 16 octobre, Benkirane a publié une mise en garde dans laquelle il prévient que ces critiques acerbes risquent de "détruire la maison avec ses occupants".

Dans cette mise en garde intitulée "message d'orientation" et publiée par le parti, Benkirane explique: "Ces opinions n'ont pas respecté le droit à la divergence et ont touché les valeurs et l'éthique de ceux qui ont des opinions différentes". 

Selon lui, le PJD est "un parti des institutions, des lois, des procédures. Ces institutions (conseil national et congrès) sont les seules à prendre des décisions qui leur paraissent opportunes".

"Les institutions sont au-dessus des personnes, quel que soit leur rang". C'est clair. La mise en garde du patron du PJD vise, sans les citer, des ministres PJDistes. Et Benkirane d'enfoncer le clou: "La recommandation de la commission des procédures a été une leçon de démocratie. Les seuls vainqueurs ont été le parti et la démocratie". "Le débat a été libre et fructueux. Et il faut s'en féliciter, c'est une fierté", a estimé l'ancien chef de gouvernement avant d'appeler ses troupes à l'ordre et à la discipline pour ne pas "démolir la maison".

Ce message prouve en tout cas que la guerre des clans au sein du PJD risque de durer jusqu’à la tenue du conseil national. D’ici là, chaque partie tentera de torpiller les positions adverses, commentent les observateurs.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 17/10/2017 à 10h40