Partis politiques: des tensions sans précédent au PSU, voici pourquoi

Nabila Mounib, secrétaire général du PSU.

Nabila Mounib, secrétaire général du PSU. . DR

Revue de presseKiosque360. La cheffe du Parti socialiste unifié fait l’objet d’une fronde au sein de sa formation après l’expulsion de plusieurs militants. Nabila Mounib est accusée de réprimer ceux qui militent pour l’intégration du PSU à la Fédération de la gauche démocratique.

Le 22/10/2020 à 20h19

Une vive tension règne au sein du Parti socialiste unifié (PSU) après l’exclusion de plusieurs de ses membres actifs, dont Mohamed Hajari, membre de la section du parti à Fès et Youssef El Amrani, membre de la Jeunesse démocratique progressiste dans la même ville.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du vendredi 23 octobre, qu’un grand nombre de militants sont sidérés par cette campagne d’expulsion sans justification. Ils pointent du doigt la secrétaire générale du parti, Nabila Mounib, tout en l’appelant à respecter le règlement intérieur et à suivre les procédures en vigueur au lieu d’opter pour la fuite en avant.

Les deux membres précités auraient appris leur révocation par téléphone sans autre explication. Ils n’ont pas non plus été auditionnés comme le prévoit l’article 114 du règlement intérieur.

Les militants ne cachent pas leur colère face à cette campagne de sanctions inédite qu’ils qualifient de purge, notamment envers des jeunes coupables d’avoir exprimé leurs opinions. D’ailleurs, certains militants sont en train de se concerter pour organiser un sit-in devant le siège du parti en guise de protestation. Une idée qui a été approuvée par certains «camarades» dont le parti avait refusé de les parrainer pour créer de nouvelles sections.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que ce refus est dû à leur position en faveur de l’intégration de leur parti dans la Fédération de la gauche démocratique (FGD). Une alliance qui comprend le parti de l’Avant garde démocratique et socialiste, le Congrès national ittihadi et le Parti socialiste unifié.

Dans un message posté sur son compte Facebook, l’un des militants souligne que la secrétaire générale du PSU a, lors de son deuxième mandat, signé des décisions d’exclusion émanant du bureau politique sans respecter les procédures juridiques, ni les organes du parti, ni encore le principe du procès équitable.

Du coup, ajoute-il, elle est tombée dans une contradiction flagrante car «les sanctions ont été prises en raison d’opinions délivrées dans des messages publiés sur Facebook par les militants expulsés. Ce qui va à l’encontre des positions de la cheffe du parti qui n’hésitait pas à s’attaquer violemment à l’Etat quand des citoyens étaient mis en prison pour avoir publié leurs opinions sur Facebook».

Autant dire que la cheffe du parti doit reconnaître ses erreurs et revenir sur certaines décisions pour se concentrer sur l’essentiel, en l’occurrence mettre à exécution ses engagements envers son environnement et l’ensemble des citoyens, conclut le même militant.

Par Hassan Benadad
Le 22/10/2020 à 20h19