Partis. Divorce consommé au Parlement entre le PJD et le PPS

Saad-Eddine El Othmani, secrétaire général du PJD et Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS.

Saad-Eddine El Othmani, secrétaire général du PJD et Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS. . DR

L'alliance entre le PJD et le PPS s'est fissurée au sein de la Chambre des représentants au point de déboucher sur un divorce tonitruant. Ce fut à l’occasion de l'élection du nouveau président de la Commission du contrôle des finances publiques. Explications.

Le 23/04/2019 à 16h09

Les problèmes autour de l'élection du président de cette commission sont apparus il y a une semaine lorsque le groupement du Parti du Progrès et du Socialisme a revendiqué la présidence de cette commission dont le patron sortant n'est autre qu'un député du parti de la Justice et du développement, Driss Adaoui Skali.

Les deux partis, le PJD et le PPS, ne sont pas parvenus à un consensus sur ce point, ce qui a poussé la présidence de la Chambre des représentants à départager les deux candidats, Driss Adaoui Skali et Rachid Hammouni, par la voie des urnes, et à bulletins secrets.

L'opération de vote, qui a eu lieu hier soir, lundi 22 avril, a été favorable au PJD, après un débat houleux et beaucoup de suspense.

Bien que le candidat du PJD a été réélu avec 107 voix contre 83 pour son challenger PPS, la lecture politique du scrutin veut que ce soit le PPS qui en soit finalement sorti vainqueur. Symboliquement, bien entendu. 

Pour quelle raison? Les votants du PJD étaient au nombre de 80 députés, tous acquis à la candidature de Driss Adaoui Skali. De ce fait, ce dernier n'a pu recueillir que 27 voix des autres partis de la majorité.

Les groupes RNI-UC, MP et USFP, ainsi que des députés de l'opposition (PAM et Istiqlal) ont voté pour le candidat PPS, dont le groupement n'est composé que de 11 députés.

On signale à la Chambre des représentants que, c'est la première fois, depuis la création du Parlement, que des partis ne parviennent pas à établir un consensus autour d’un candidat à la présidence d'une commission, et ont recours, de ce fait, à un vote pour débloquer la situation.

Voici par ailleurs les neuf présidents des commissions parlementaires permanentes élus hier soir, lundi 22 avril:

- Commission des Affaires étrangères, des affaires islamiques, des MRE et de la défense nationale: Youssef Gharbi (PJD);

- Commission de l'Intérieur, des collectivités territoriales, de l'habitat et de la politique de la ville: Moulay Hicham El Mouhajiri (PAM);

- Commission de la justice et des droits de l’Homme: Taoufik Mimouni (PAM);

- Commission de l'Economie et des finances: Abdellah Bouanou (PJD);

- Commission des secteurs sociaux: Saida Aït Bouali (Istiqlal);

- Commission des secteurs productifs: Saïd Chbaâtou (RNI-UC);

- Commission des infrastructures de base, de l'énergie et de l'environnement: Saïd Tadlaoui (MP);

- Commission de l'Education nationale, de la culture et de la communication: Mohamed Mellal (USFP);

- Commission de contrôle des finances publiques: Driss Adaoui Skali (PJD).

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 23/04/2019 à 16h09