Parlement: qui veut «enterrer» le projet d'officialisation de l'amazigh?

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Revue de presseKiosque360. Pour la deuxième fois, l’examen au sein de l’hémicycle des deux projets de lois organiques définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh a été reporté. Le doute commence à s’installer sur le bien-fondé de ces reports.

Le 25/05/2018 à 21h02

Le délai fixé pour apporter des amendements aux projet de lois organiques sur l’officialisation de l’amazigh a été prolongé jusqu’au jeudi 31 mai. 

Rappelons qu’il s’agit du projet de loi organique n°26-16 qui «définit les étapes de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh et les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les différents secteurs prioritaires de la vie publique», ainsi que du projet de loi n°04-16 relative au Conseil national des langues et de la culture marocaine.

Le délai pour apporter des amendements à ces projets de lois organiques était initialement fixé à jeudi dernier.

Ce sont les groupes parlementaires du parti de l’Istiqlal (PI) et du Mouvement populaire (MP) qui sont derrière ce report. En effet, ils ont soumis, tour à tour, à la Commission parlementaire chargée de l’Enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, une demande de report «en vue de préparer leurs amendements».

Al Ahdath Al Maghribia avance, dans son édition de ce week-end du 26-27 mai, qu’il existe une «entente tacite» entre les différents groupes parlementaires pour reporter sine die l’adoption finale des deux projets de lois organiques. «Surtout, avance Al Ahdath, après les affrontements entre étudiants sahraouis et amazighs qu’a connus, samedi 18 mai, la Faculté des Lettres et des sciences humaines d’Agadir, affrontements qui ont fait un mort.»

Des parlementaires réfutent, cependant, cette thèse, affirmant que les groupes parlementaires «veulent tout simplement prendre le temps nécessaire pour étudier les éventuels amendements et éviter toute précipitation».

Pour autant, des mouvements amazighs ne l’entendent pas de cette oreille. Pour nombre d’entre eux, ces «atermoiements» signifient que l’on veut «enterrer ce projet, en faisant fi de l’esprit de la Constitution». Certains encore vont plus loin en pointant un «complot» contre l’amazigh tant ils ont attendu, épuisé tous les recours et apporté toutes les clarifications possibles.

C'est reparti de plus belle pour les échanges d'amabilités.

Par Abdelkader El-Aine
Le 25/05/2018 à 21h02