Parlement: les islamistes comptent sur la Cour constitutionnelle pour limiter les dégâts

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Revue de presseKiosque360. Le PJD veut à tout prix former un groupe parlementaire à la Chambre des représentants pour avoir plus de temps de parole. Alors qu’il envisageait de réformer le règlement intérieur de la Chambre basse, le parti mise désormais sur les arrêts de la Cour constitutionnelle.

Le 02/11/2021 à 20h12

Les islamistes revoient leurs ambitions à la baisse. Alors que le Parti de la justice et du développement (PJD) briguait un troisième mandat à la tête du gouvernement, le voilà désormais cherchant tant bien que mal à former un simple groupe parlementaire à la Chambre des représentants. En effet, les 13 députés élus aux élections législatives du 8 septembre, contre 125 en 2016, ne permettent pas à la formation désormais dirigée par Abdelilah Benkirane de former un groupe parlementaire à la Chambre basse, où il faut au moins 20 députés. 

Autre conséquence de la débâcle historique du PJD au scrutin législatif du 8 septembre: le parti n’est pas représenté dans les instances dirigeantes de la Chambre des représentants, en l'occurrence son bureau et la présidence des différentes commissions. A cela s’ajoute un droit à la parole réduit à quelques minutes, une calamité pour un parti qui devrait se reconstruire dans l’opposition après deux mandats successifs à la tête du gouvernement, notamment avec le retour de son zaïm Abdelilah Benkirane aux commandes de la formation. 

Les islamistes avaient envisagé, dans un premier temps, de proposer une réforme du règlement intérieur du Parlement pour réduire le quorum de 20 à 12 élus en vue de former un groupe parlementaire lors de cette législature. Mais les frères d’El Othmani ont vite compris que leur proposition restera lettre morte, d’autant que le PJD avait lui-même refusé de baisser le quorum en 2016, lorsque le PPS avait fait cette proposition. 

Que reste-t-il alors au PJD pour prétendre à un groupe parlementaire? Dans sa livraison du 3 novembre, Al Akhbar relève que les islamistes comptent sur la Cour constitutionnelle. Les frères de Benkirane misent ainsi sur les arrêts de la Cour quant aux litiges liées à l’élection des membres de la Chambre des représentants. Ces arrêts sont attendus en ce mois de novembre.

Pour rappel, 62 plaintes ont été déposées à l’issue du scrutin du 8 septembre 2021, portant sur 41 circonscriptions électorales locales et trois régionales. Selon le quotidien, l’équipe juridique du PJD a déposé la moitié de ces plaintes, dans l’espoir de constituer enfin un groupe parlementaire. 

Par Khalil Rachdi
Le 02/11/2021 à 20h12