PAM: Ahmed Akhchichine attaqué par ses pairs à cause de sa fille

Ahmed Akhchichine, président de la région Marrakech-Safi.

Ahmed Akhchichine, président de la région Marrakech-Safi. . DR

Revue de presseKiosque360. Le président du conseil de la région de Marrakech-Safi, Ahmed Akhchichine, continue de subir les dégâts collatéraux provoqués par sa fille avec une voiture de service. Des dirigeants du PAM souhaitent qu’il passe devant la commission de discipline, voire que son adhésion soit gelée.

Le 09/08/2018 à 21h09

Le PAM connaît une certaine agitation après l’implication de la fille du président de la région Marrakech-Safi, Ahmed Akhchichine, dans un accident de la circulation alors qu’elle était au volant de la voiture de service de son père.

Des dizaines de membres du conseil national s’apprêtent à signer une pétition dans laquelle ils demandent au bureau politique de le déférer devant la commission disciplinaire et de geler son adhésion au parti. Selon certaines sources, des membres du parlement du PAM auraient déjà commencé à rassembler les signatures.

Notre confrère Al Massae rapporte, dans son édition du vendredi 10 août, que certains ténors du PAM voudraient que l’ex-ministre de l’Education nationale s’explique sur cette affaire. C’est ainsi qu’Abdelmoutalib Amiar, membre du conseil national du parti, a posté sur son compte Facebook: «Au moment où le PAM fête ses dix ans d’existence, je réclame de geler l’adhésion du président du conseil de la région de Marrakech-Safi et de soumettre son cas devant la commission de discipline. J’estime qu’il faut clarifier cette situation, notamment le fait que sa fille utilise la voiture de service de la région avec laquelle elle a provoqué un accident à Rabat. Il faut, par ailleurs, que le parti publie un communiqué dans lequel il éclaire l’opinion publique sur cette affaire».

De son coté, Hassan Taiki, ex-membre du bureau politique et membre du conseil national du parti, a lui aussi réagi à cette affaire sur son compte Facebook: «Il faut que l’instance nationale des électeurs du PAM prenne une position ferme et claire à l’encontre du président du conseil de la région Marrakech-Safi.»

Le président de cet organe, Larbi Lamharchi, considéré comme un proche du secrétaire général du PAM, Hakim Benchemmass, n’a pas tardé à répliquer à ces appels: «Plusieurs utilisateurs des réseaux sociaux ont repris ce qu’ils qualifient comme une information rapportée par certains sites électroniques selon laquelle notre organisation a entamé une procédure de gel d’adhésion du frère Ahmed Akhchichine du parti. En tant que président, j’affirme que cette instance n’a pas évoqué ce problème. Je rappelle que le parti dispose de plusieurs organes qualifiés pour prendre ce genre de décision. Pour communiquer avec l’opinion publique, le parti a recours à son porte-parole ou publie des communiqués avec des informations crédibles et vérifiables».

Il faut convenir que l’accident provoqué par la fille d’Ahmed Akhchichine avec la voiture de service du conseil de la région de Marrakech-Safi a soulevé un tollé au sein de l’opinion publique. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 10 août, que le ministère public a jugé nécessaire de donner des explications sur sa décision de poursuivre la mise en cause en état de liberté provisoire. Le site électronique «Kifach» reprend les propos d’un proche du procureur du roi: «Il n’y a rien d’anormal à ce que la poursuite judiciaire se fasse sous le régime de la liberté provisoire puisque l’accident provoqué par l’intéressée n’a causé que des dégâts matériels. Quant au fait qu’elle ne possède pas de permis, cela ne change rien à la procédure sauf dans le cas d’un accident corporel causant un blessé ou un mort. Dans le cas d'un décès, le conducteur est poursuivi en état d’arrestation pour vérifier si l’homicide était volontaire ou involontaire.»

La même source ajoute que Kenza Akhchichine «s’est présentée avec son avocat devant le procureur du roi du tribunal de première instance de Rabat. Le magistrat a déféré le dossier à la cour en poursuivant la mise en cause en état de liberté provisoire. Une procédure qui s’applique à tout le monde car, tout simplement, le dossier ne nécessite pas la détention puisqu’il ne s’agit que de dégâts matériels.»

Le ministère public a poursuivi Kenza Akhchichine pour les chefs d’inculpation de «défaut de permis, absence de manœuvre pour éviter l’accident et détérioration des biens de la commune». La mise en cause a été libérée après avoir déposé une caution de 3000 dirhams et devra se présenter devant le tribunal au cours du mois d’octobre.

Il faut rappeler que Kenza Akhchichine, âgée de 18 ans, a heurté, la semaine dernière un poteau électrique situé sur le boulevard Ben Barka à Rabat avec une voiture de service de son père.

Par Samir Hilmi
Le 09/08/2018 à 21h09